Elles ont créé, incarné puis revendu des marques devenues des références en Belgique. Aujourd’hui, Emilie Duchêne et Clio Goldbrenner changent de cap. Elles passent du produit physique à l’économie de l’expérience et du savoir. Avec la deuxième édition du Festival Rollercoaster qui se tient aujourd’hui au Fox, le duo ne se contente pas d’organiser un événement : elles bâtissent une véritable marque média scalable, conçue comme un accélérateur de carrière pour les femmes.
C’est un virage que les observateurs du marché attentifs avaient vu venir. Après avoir excellé dans le Direct-to-Consumeravec leurs marques respectives (bijoux et maroquinerie), Emilie Duchêne et Clio Goldbrenner investissent désormais un terrain plus intangible mais tout aussi porteur : l’immatériel. Le Festival Rollercoaster, dont la deuxième édition s’annonce comme le rendez-vous incontournable de la fin d’année, est la cristallisation d’une nouvelle ambition : transformer le personal branding et le réseau en actifs financiers durables.
C’est une évolution logique pour celles et ceux qui ont suivi leur parcours. Après avoir réussi dans la vente de produits avec leurs marques respectives (Thea Jewelry et Clio Goldbrenner), Emilie Duchêne et Clio Goldbrenner investissent désormais un terrain plus intangible mais tout aussi porteur : l’immatériel et le partage de connaissances. Le Festival Rollercoaster, dont la deuxième édition s’annonce comme le rendez-vous incontournable de la fin d’année, est la cristallisation d’une nouvelle ambition : transformer le personal branding et le réseau en actifs financiers durables.

La réalité économique du « roller coaster »
Le nom du festival n’a pas été choisi par hasard. Au-delà de l’image ludique, il traduit une réalité économique bien concrète. « Le terme ‘roller coaster’ résume le quotidien de tout entrepreneur : savoir rebondir, être agile et faire preuve d’une résilience à toute épreuve », explique Emilie Duchêne.
Dans un climat économique belge et européen marqué par l’incertitude, cette agilité est devenue une compétence de survie. « Nous sommes un peu des pompiers, nous éteignons des feux tous les jours », confie le duo. Mais pour ces entrepreneuses chevronnées, les périodes creuses ne sont pas des échecs. Au contraire. « C’est à ce moment-là qu’on a l’opportunité de prendre de la hauteur, de faire un step back et de réfléchir à comment optimiser l’état de son projet », analyse Clio Goldbrenner.

Le Festival, un écosystème complet
Contrairement aux conférences business classiques, souvent un peu austères, Rollercoaster propose une approche plus globale et vivante. La journée du 3 décembre au Fox est pensée pour briser la solitude de l’entrepreneure grâce à une mécanique fluide.
De midi à minuit, l’événement propose un programme dense sur deux scènes, mixant « edutainment » (éducation et divertissement) et networking stratégique :
D’abord grâce à la large variété de contenus. Le line-up brise les silos. On y parle technologie et investissement avec Thibaut Elzière (eFounders) ou médias avec Mélodie Madar. Mais on aborde aussi la gestion des émotions et de l’échec avec la chanteuse Louane ou l’humoriste Félix Radu. « Nous avons listé tous les sujets de la vie d’une femme : business, maternité, syndrome de l’imposteur, créativité… et nous avons cherché la meilleure personne pour en parler », expliquent les fondatrices.
C’est aussi une vitrine pour les marques, puisque le festival intègre un « Meet Studio » ainsi qu’un espace dédié aux marques partenaires. Pour ces entreprises, la Belgique est souvent un marché test important après la France. Rollercoaster devient ainsi une plateforme stratégique pour se faire connaître.
Finalement, le Festival prône un networking décomplexé et moderne. Fini les cartes de visite formelles. L’objectif est de créer des « Business Buddies ». « Le réseau est un outil hyper puissant souvent dévalorisé. Créer des liens vrais finit toujours par créer de la valeur », ajoutent-elles.

Le « safe place » comme levier de performance
Si l’événement cible les femmes « actives et urbaines », ce n’est pas par militantisme excluant, mais par pragmatisme économique. Le constat des fondatrices est sans appel : la non-mixité temporaire agit comme un accélérateur.
« L’idée est de créer une ‘safe place’. On se rend compte que les femmes sont plus fortes ensemble, elles osent poser les questions qu’elles n’oseraient pas poser dans un environnement mixte, et donc elles vont plus vite », souligne Emilie Duchêne. Cette sororité devient alors un avantage compétitif, permettant de lever les freins psychologiques (comme le syndrome de l’imposteur) qui entravent souvent la croissance des entreprises féminines.
Un business model solide et international
Loin d’être un projet amateur, Rollercoaster est une entreprise structurée, rentable dès ses débuts, et opérée avec une structure lean (frais fixes réduits, recours à des freelances experts).
Mais l’ambition ne s’arrête pas aux frontières de Bruxelles, qui jouit actuellement d’une « coolitude » attirant de plus en plus de Parisiennes.
Les fondatrices travaillent déjà sur la scalabilité du projet pour 2026. « Nous réfléchissons à développer une licence Rollercoaster pour que le format, notamment nos speed meetings, puisse vivre sans nous dans tous les hubs de femmes francophones en Europe », révèle Clio Goldbrenner. Un projet de talk-show est également à l’étude.

L’état d’esprit 2025 : oser
En conclusion, quel est l’état d’esprit de l’entrepreneuriat belge à l’aube de 2026 ? « Il ne faut pas être trop timide », scandent les fondatrices. Si le climat reste difficile, la nouvelle génération ose davantage.
Avec Rollercoaster, qui se clôturera par un showcase acoustique de l’artiste Stilto, Emilie Duchêne et Clio Goldbrenner ne vendent plus des sacs ou des bijoux, mais de la confiance, du réseau et de l’inspiration. Et dans l’économie actuelle, c’est peut-être l’actif le plus précieux qui soit.
Infos :
Où ? Au Fox. Bd du Souverain 25, 1170 Watermael-Boitsfort.
Quand ? Le 3 décembre 2025, de midi à minuit.
