Le monde du sur-mesure se situe à un carrefour où la tradition rencontre l’innovation. Sous la direction de Tom Van Poucke, VIC emprunte un nouveau chemin et entend faire la synthèse entre artisanat, technologie et un service personnalisé inégalé.
Quatrième génération d’une famille de tailleurs, Tom Van Poucke (50 ans) incarne le monde artisanal dans lequel il a grandi. Pourtant, ce n’était pas prévu. Il venait de commencer ses études de droit lorsque la vie est venue bouleverser ses plans. « Ma mère est décédée d’un cancer, suivie de peu par mon père. Soudain, j’ai dû faire un choix : reprendre les rênes de l’entreprise familiale ou emprunter une autre voie », confie-t-il avec franchise. Le choix s’est fait instinctivement, mais non sans hésitation. « Les premières années ont été difficiles. » Mais peu à peu, Tom Van Poucke s’est pleinement épanoui dans son rôle, et aujourd’hui, la maison repose sur des fondations solides.
« Une nouvelle dimension »
Cette maison s’appelle VIC. Un acronyme à plusieurs niveaux de lectures. Il s’agit de Very Individual Clothing, son propre label qui fait référence à la fois à la philosophie de l’entreprise et à l’histoire de sa famille. « Mon père s’appelait Vic et mon arrière-arrière-grand-père Victor. VIC leur rend donc hommage, ainsi qu’à l’individualité de nos clients ». Ce mélange de destin et de passion a abouti à une réinvention radicale du sur-mesure. « Il fallait faire autrement. Pas seulement du sur-mesure ou une marque. Pas seulement un magasin ou un atelier. Mais le tout intégré, avec le client au centre. »
VIC repose sur quatre piliers. La boutique fait office de vitrine avec des marques prestigieuses telles que Lardini, Jacob Cohen, Stenströms, Eton, Atelier Noterman. Pour ceux qui recherchent plus d’exclusivité et de personnalisation, direction Atelier VIC, pour du sur-mesure. Les clients peuvent y choisir parmi divers tissus tels que Loro Piana, Ariston, Reda, Scabal, Thomas Mason. « Les détails y jouent un rôle important », précise Tom Van Poucke. « Les boutons de manchette personnalisés, les initiales cousues, les doublures originales ou une chemise ajustée. J’adore jouer avec ces détails et subtilités. » Vient ensuite le pôle B2B en pleine expansion, avec des vêtements d’entreprise. « Là aussi, pas d’uniformes standards, mais des vêtements qui renforcent l’identité d’une équipe. L’apparence des employés contribue à la création d’un environnement accueillant et au bien-être des personnes. » De grandes entreprises cherchant à habiller leurs ouvriers ou leurs équipes commerciales font de plus en plus appel à Tom Van Poucke et son équipe.
La force de la personnalité
La maison développe pour chaque client une approche personnalisée. Cette individualité est centrale dans le processus de mesure innovant de VIC. « Nous combinons les mesures traditionnelles avec l’analyse de données », explique Tom Van Poucke. « Nous scannons les clients avec un iPad et analysons les mesures de centaines de personnes. » Le but ?
Redéfinir les tailles standard. Là où les tailles de confection traditionnelles ne tiennent pas compte de l’évolution du corps, VIC utilise les données pour déterminer la coupe parfaite. « La taille M d’aujourd’hui n’est pas celle d’il y a vingt ans. Nous voulons que nos vêtements soient non seulement bien ajustés, mais aussi adaptés à la véritable morphologie des gens. »
« Nous écoutons vraiment. Ce n’est pas qu’une question de mesures, il s’agit aussi de l’histoire des hommes et des femmes qui entrent ici »
Au-delà de la technologie, le contact humain reste crucial. « Le sur-mesure ne se résume pas à des chiffres », affirme Tom Van Poucke. « C’est une expérience. Un homme qui achète un costume ici ne vient pas seulement pour faire des essayages. » Les clients bénéficient de conseils personnalisés, même en dehors des heures d’ouverture, et peuvent discuter de leurs souhaits à l’avance. « Nous écoutons vraiment. Ce n’est pas qu’une question de mesures, il s’agit aussi de l’histoire des hommes et des femmes qui entrent ici. »
La naissance de Johanna van Vlaenderen
Et les femmes ? Elles sont bel et bien de la partie car le quatrième pilier de VIC est tout nouveau et porte le nom de Johanna. Inspiré par Jeanne de Flandre, une figure emblématique connue pour sa force, son leadership et sa classe. « La mode féminine demande une approche différente », explique Tom Van Poucke. « Chez Johanna, tout tourne autour du temps et de l’attention. Un rendez-vous privé dure trois heures et peut avoir lieu chez vous. Exit le stress du magasin, aucune précipitation, juste une expérience intense. » Pour cette section, Tom Van Poucke a fait appel à Heidi Gilgemyn, une styliste riche d’une vaste expérience. Ensemble, ils ont créé Johanna avec une vision partagée pour autonomiser les femmes grâce à des vêtements sur mesure qui renforcent non seulement la confiance en soi, mais reflètent aussi leur individualité. « Le sur-mesure va au-delà de la simple coupe. Il s’agit de comprendre la personne derrière le vêtement. C’est pourquoi nous combinons l’artisanat avec une attention personnelle, pour faire en sorte que chaque pièce reflète véritablement le style et la passion uniques de nos clients. De la première rencontre à l’essayage final. »
Innovation et respect de la tradition
VIC évolue constamment. Tom Van Poucke : « Nous cherchons sans cesse à nous améliorer. Mon arrière-arrière-grand-père poursuivait un objectif : confectionner le costume parfait. Cette détermination demeure dans notre ADN. » Alors que les consommateurs dépensent moins pour des vêtements et davantage pour l’expérience, VIC s’adapte. « Nous voulons être plus qu’une boutique de vêtements. Les clients peuvent venir ici pour concevoir un style complet, y compris pour des occasions spéciales. » Il recherche donc constamment des fabricants de tissus spécialisés en Italie ou des petites entreprises artisanales de chaussures au Portugal qui pratiquent encore l’art des chaussures sur mesure. « J’embrasse la technologie, mais l’artisanat et la tradition restent mes fils conducteurs », sourit Tom Van Poucke .
« J’embrasse la technologie, mais l’artisanat et la tradition restent mes fils conducteurs »
