En bref
Les actions de Ferrari ont chuté sur les marchés européens et américains jeudi, marquant la pire journée pour le constructeur automobile de luxe dans les deux marchés après avoir dévoilé des prévisions de bénéfices revues à la baisse, bien en dessous des attentes des analystes.
Faits marquants
- Les actions de Ferrari ont chuté de près de 15 % pour atteindre un peu plus de 407 $ à la clôture de la Bourse de New York, soit la plus forte baisse quotidienne depuis l’ouverture du titre au commerce en octobre 2015.
- En Italie, l’action a chuté de plus de 14 %, perdant environ 60 € pour atteindre environ 357,60 €, la plus forte baisse quotidienne depuis que l’automobile a inscrit ses actions à la Bourse de Milan en janvier 2016.
- Lors de son événement Capital Markets Day jeudi, Ferrari a annoncé qu’il prévoyait un chiffre d’affaires de 7,1 milliards d’euros cette année, soit une légère hausse par rapport aux prévisions antérieures de juste au-dessus de 7 milliards d’euros. Pour 2030, il prévoit environ 9 milliards d’euros de chiffre d’affaires et un bénéfice ajusté d’au moins 3,6 milliards d’euros, contre un peu moins de 2,7 milliards d’euros actuellement.
- Tom Narayan, analyste chez RBC Capital, a écrit que bien que l’entreprise d’investissement s’attende à une estimation « conservatrice » des bénéfices en 2030, celles-ci sont bien en deçà du taux de croissance projeté par Ferrari en 2022, ce qui suggère que les investisseurs anticiperaient un ralentissement des bénéfices plus marqué que prévu.
- Les prévisions de Ferrari reflètent un « conservatisme » de la direction de l’automobile, tombant en dessous des pires prévisions de Citi, selon Narayan.
- La société de recherche en investissement CFRA, basée à New York, a déclassé l’action Ferrari à « vendre » et abaissé son objectif de prix de 475 $ à 350 $, citant des inquiétudes concernant le ralentissement de la croissance.
Citation cruciale
En discutant des orientations à long terme de l’automobile, le PDG de Ferrari, Benedetto Vigna, a déclaré : « Je pense que les gens s’attendaient à un chiffre d’affaires plus élevé, mais je trouve important de réaliser ce que nous disons. Nous ne pouvons pas nous engager sur quelque chose que nous ne pouvons pas atteindre. »
Contexte
D’autres analystes sont restés optimistes quant aux perspectives de croissance de Ferrari : les analystes de JPMorgan ont écrit qu’ils avaient « une grande confiance » que Ferrari réaliserait ses objectifs à long terme, citant « des preuves abondantes que la demande dépasse actuellement largement l’offre ». Deutsche Bank, citant un optimisme similaire, a relevé l’action à « acheter » et a augmenté son objectif de prix pour les actions de Ferrari à 520 €.
Détails supplémentaires
Jeudi plus tôt, Ferrari a annoncé qu’elle réduirait ses plans de fabrication de véhicules électriques. Le constructeur automobile a déclaré qu’il viserait une gamme de modèles composée de 40 % de moteurs à combustion interne, de 40 % d’hybrides et de 20 % de voitures entièrement électriques, au lieu des projections antérieures de 40 % de ventes de VE. Cette inversion dans les plans de VE est survenue alors que Ferrari dévoilait son premier véhicule électrique, la “Elettrica”, dont la livraison devrait commencer fin 2026. D’autres constructeurs automobiles ont également revu à la baisse leurs objectifs de ventes de VE, comme Volvo, qui a abandonné ses plans de vente de VE uniquement d’ici 2030.
Cet article a été écrit par Ty Roush et traduit par Forbes.be.
