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Coofiz : le pari physique d’un pure player digital face à la mutation des bureaux

Pionnier belge de la cantine d’entreprise digitalisée, Foodiz ouvre un nouveau chapitre avec Coofiz, une offre physique de coffee corners premium en entreprise. Une évolution stratégique assumée, reflet d’un monde du travail en recomposition, où le lien social au bureau devient un levier de performance autant que de fidélisation.

Du tout-digital à l’hybride : un élargissement stratégique

Lancée en 2020, Foodiz s’est imposée comme un acteur innovant de la restauration d’entreprise en Belgique. En réinventant la cantine traditionnelle grâce à un modèle 100% digital basé sur des cuisines centralisées et la livraison synchronisée de repas, la startup avait su tirer parti des bouleversements provoqués par le télétravail.

© Laura Lacourt

Mais en 2025, c’est Coofiz qui attire l’attention. Ce concept de coffee bar premium, intégré physiquement aux espaces de bureau, marque une extension inattendue de la stratégie initiale. Une contradiction apparente ? Pas pour Thibault Vanhaelen, cofondateur :
« Nous n’avons pas changé d’avis, contrairement à ce que Coofiz pourrait laisser croire. […] Il ne s’agit en aucun cas d’un retour en arrière, d’un retour de la bonne vieille cantine d’entreprise. »​

Coofiz : une expérience barista au cœur des bureaux

Pensée comme un espace de convivialité, Coofiz s’appuie sur l’attrait du café de qualité pour favoriser les interactions informelles entre collègues. Le concept repose sur une logique d’agilité opérationnelle. L’entreprise cliente met à disposition un espace interne, que Coofiz transforme à son image afin de créer une ambiance distincte, propice à la déconnexion momentanée et aux échanges spontanés. Ce rebranding donne aux salariés l’impression de quitter leur bureau pour aller partager un moment de pause ailleurs.

© Laura Lacourt

L’infrastructure, fournie par l’entreprise elle-même, reste à sa charge. Coofiz, de son côté, prend en main l’exploitation du lieu, en y installant ses produits et son personnel, sans supporter de frais fixes ni verser de loyer. Cette approche permet de réduire les barrières à l’entrée tout en maintenant un haut niveau de qualité. Elle repose aussi sur un partage des risques, que Thibault Vanhaelen revendique comme un atout de la proposition commerciale. « En termes commerciaux, nous partageons les risques avec notre client. C’est une approche qui semble séduire », note-t-il​.

Pour renforcer l’expertise produit, Foodiz s’est associé à Nicolas Dumont, fondateur de Cali, un coffee shop de référence à Waterloo. « Nicolas arrive non seulement avec la réputation de Cali mais aussi avec son expérience des produits (nous utilisons pour Coofiz un café qui répond à notre propre cahier des charges) et de la gestion du personnel. Sur Coofiz, nous ne travaillons qu’avec des étudiants que nous prenons le temps de former pour qu’ils répondent aux exigences de nos standards. De notre côté nous arrivons avec l’expérience, la structure, et le portefeuille client de Foodiz. » Le recours aux étudiants permet également d’intégrer une certaine agilité dans le modèle. Le personnel peut être mobilisé à la carte, en fonction des pics de fréquentation hebdomadaires liés aux rythmes hybrides de présence en entreprise. Cette capacité d’ajustement renforce la viabilité économique de Coofiz, sans compromettre la qualité de l’accueil.

Une réponse à la quête de lien social en entreprise

Avec le recul du tout-remote, les entreprises cherchent à recréer du lien et de la motivation sur site. Coofiz s’inscrit pleinement dans cette dynamique.
« Le télétravail a offert à beaucoup de monde une flexibilité qui leur manquait. C’est la raison pour laquelle l’environnement de travail doit évoluer, et Coofiz participe à cette mutation. »​

© Laura Lacourt

Le café devient ici un outil RH. À la fois accessible, flexible et porteur de sens, il répond à un besoin croissant : celui de se retrouver, sans les contraintes d’une cantine lourde à gérer.

Le modèle physique repensé, pas révolu

Face à des immeubles de bureaux partiellement vides, le pari du physique peut sembler risqué. Mais Coofiz cible des structures d’au moins 500 employés, pour garantir une fréquentation minimale. Et le modèle reste adaptable : le staffing est ajusté selon les jours, les coûts restent maîtrisés.

© Laura Lacourt

« Ce modèle hybride à tout son sens. Il prouve que les gens ont encore besoin du contact physique. En revanche je suis convaincu qu’il faut réinventer ce modèle physique. Plus question d’avoir de lourdes structures rigides. Le temps est à l’agilité, à des concepts adaptatifs et peu coûteux où l’on garde le contrôle des coûts. On ne peut plus se permettre de prendre les mêmes risques : il faut être plus intelligent qu’avant pour garder la même qualité, tout en se montrant plus flexible. »

Le lancement de Coofiz ne signe pas le retour du passé, mais l’adaptation lucide d’un acteur digital aux réalités de terrain. Foodiz continue d’innover, cette fois en réinvestissant les bureaux pour mieux servir leur nouvelle mission : recréer des lieux de vie, même dans un monde post-cantine.

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