La saison des festivals s’est récemment ouverte en Belgique et, le week-end prochain, la plaine de Boom, près d’Anvers, accueillera une véritable vague de festivaliers venus du monde entier pour le premier des deux week-ends Tomorrowland. Près de 400.000 personnes (!) y sont attendues sur l’ensemble des deux week-ends, pour un événement qui affiche plus que jamais complet pour ses 20 ans d’existence. Le succès de la marque Tomorrowland est tel qu’elle n’a de cesse de s’exporter à l’étranger, dans une stratégie d’internationalisation affirmée. Dernières escales en date: la désormais célèbre The Sphere à Las Vegas et Shanghai.
Au départ, il devait être question de trois dates à la fin du mois d’août à The Sphere, une incroyable salle de spectacles, à la forme sphérique et à la paroi extérieure faisant office d’écran géant et dont le budget de construction global s’est élevé à 2,1 milliards d’euros! Mais le spectacle audiovisuel « Unity », développé en collaboration avec l’organisateur américain de festivals Insomniac, semble avoir attiré la foule. Il n’a fallu que quelques jours pour écouler les places en prévente. Six autres dates ont donc été ajoutées en septembre et octobre.
Avant d’autres? « L’accord avec The Sphere est que si les gens veulent venir, on peut ajouter des dates », répond Debby Wilmsen, porte-parole de Tomorrowland. Les six dates supplémentaires n’affichent toutefois pas (encore) sold-out. Difficile de dire si Unity pourrait donc jouer les prolongations en décembre ou janvier, par exemple lors du CES, le grand salon mondial de l’électronique.
Pas une première aux USA…
Ce spectacle n’est pas la première expérience de Tomorrowland sur le sol américain. Il y a avait en effet eu trois éditions du festival TomorrowWorld en 2013, 2014 et 2015 à Atlanta, en Géorgie. Là aussi, la plaine était noire de monde et faisait face à une gigantesque scène principale.
Le partenaire américain de l’entreprise belge avait cependant fait faillite, mettant fin à cette belle aventure… qui va donc reprendre à Las Vegas le 29 août. Pourquoi donc avoir opté la pour capitale mondiale du jeu de hasard? « Nous recevons beaucoup de demandes émanant d’autres pays », confie Debby Wilmsen pour expliquer la stratégie d’internationalisation de Tommorowland. C’est d’ailleurs aussi de cette manière qu’a vu le jour Tomorrowland Winter à l’Alpe d’Huez en 2019. « Et l’organisateur américain avec lequel nous nous sommes associés voulait lui aussi organiser un événement dans son propre pays. »
C’est plus précisément une personne travaillant à The Sphere qui a contacté Tomorrowland. « Mais le projet n’était pas évident. Le lieu est magnifique et il fallait quelque chose de très exceptionnel. Nous avons exploré différentes pistes. Nous souhaitions aussi utiliser des images propres à l’univers de notre festival », développe encore la porte-parole.
« Mais pouvions-nous faire cela tous seuls? », se sont encore interrogés les organisateurs, qui ont finalement décidé de s’associer à leur concurrent Insomniac, qui organise déjà à Las Vegas l’EDC, le principal festival de musiques électroniques aux États-Unis.
…. Mais bien en Chine
Au début de ce mois de juillet, nouvelle annonce, celle d’un premier festival de danse en salle à Shanghai, « The Magic of Tomorrowland« . Le 22 novembre, la magie de Tomorrowland transformera le HERO DOME de Shanghai en un monde intérieur totalement immersif où la musique, la lumière et l’imagination fusionneront sous un même toit.
Tomorrowland, c’est aussi un festival dans une station de ski au mois de mars (Tomorrowland Winter) et un autre au Brésil en octobre (Tomorrowland Brasil), ainsi qu’une foultitude d’événements aux quatre coins du globe, dont Core, un événement musical de deux jours à Medellin, en Colombie, et Terra Solis qui s’installe durant six mois dans un glamping resort dans le désert, à 45 min de Dubaï. Des activités internationales qui sont devenues le principal moteur de croissance de l’entreprise.
Des chiffres fous
Et puis Tomorrowland, c’est évidemment le gigantesque festival électro près d’Anvers, désormais étendu sur deux week-ends consécutifs (18-20 et 25-27 juillet). Cela lui permet d’attirer les plus grands DJs au monde et la bagatelle de 400.000 personnes, dont certaines venues dans des vols Brussels Airlines spécialement affrétés pour l’occasion, pour venir les regarder se produire, ce qui en fait le plus grand événement ouvert au public de l’année en Belgique. Un festival qui a été sold-out en quinze minutes à peine, c’est dire le succès phénoménal!
Autres chiffres fous, ceux de la gigantesque scène principale, qui faisait l’an dernier 36 mètres de haut sur 160 mètres de large, avec 230 haut-parleurs, 4 cascades, 43 fontaines et 1.600 mètres carrés de mur vidéo.
Bien plus que des festivals
Les festivals représentent plus de 80% du chiffre d’affaires. Mais la marque ne s’arrête pas à ces seuls événements musicaux. Elle produit aussi des artistes (Henri PFR, Lost Frequencies, Dimitri Vegas & Like Mike, Oscar and the Wolf, etc), a lancé sa propre ligne de meubles, des expériences de loisirs en réalité virtuelle ou des livres de fiction. Elle a également créé son « Lab of Tomorrow », un centre d’innovation et incubateur de 3.000 m² à Boom, et adossé son image à une montagne russe dans le parc d’attractions Plopsaland La Panne, pour ne citer que quelques exemples de cette très large diversification.
Enfin, le succès de Tomorrowland se traduit aussi dans les résultats financiers au beau fixe de sa maison-mère, la société We Are One World: un chiffre d’affaires de 244 millions d’euros en 2024, pour un bénéfice net de 23,8 millions d’euros! La société emploie plus de 300 personnes depuis son siège d’Anvers et ses bureaux locaux au Brésil, en France et à Ibiza.
