Il y a vingt ans, cela semblait encore une niche : des repas sains, ultra-frais, sans sucre ni conservateurs. Aujourd’hui, c’est une grande entreprise, et en Belgique, Foodmaker a été l’un des premiers acteurs à capitaliser sur cette tendance. Avec une cuisine centrale à Westerlo qui produit 120 000 repas par jour, des champs bio et des restaurants dans de grandes villes européennes, l’entreprise s’est solidement ancrée dans le secteur alimentaire. Le déploiement national dans 3 300 supermarchés Rewe en Allemagne en mars 2025 marque un nouveau chapitre dans cette croissance.
Le PDG et fondateur Lieven Vanlommel a officiellement créé Foodmaker en 2001. L’entreprise compte actuellement 25 restaurants en Belgique, aux Pays-Bas et en France, mais ceux-ci seront transformés dans les années à venir en Foodmaker Café, des lieux de rencontres accessibles où la nourriture saine et gourmande est au centre du concept. Le premier véritable Foodmaker Café ouvrira prochainement à Bruxelles, avec l’ambition d’atteindre 100 établissements en cinq ans. De plus, les repas frais de Foodmaker sont disponibles dans les rayons des grandes chaînes de supermarchés : de Delhaize en Belgique à Albert Heijn aux Pays-Bas, Monoprix en France et cette année, Rewe en Allemagne. Tout est préparé dans la cuisine centrale de Westerlo, où l’on produit quotidiennement 120 000 repas ultra-frais.
Réputation bâtie dans les festivals
Les racines de Foodmaker remontent à avant 2001. En 1999, Vanlommel a ouvert son premier bar à salades sur la Groenplaats d’Anvers. Sa philosophie était déjà claire : la nourriture doit être délicieuse, mais sans ajouts inutiles. « Ce qui est sain peut varier d’une personne à l’autre », dit-il. « Mais tout le monde sait ce qui est malsain : le sucre et les conservateurs. Je ne les ai jamais voulus, et je ne les veux toujours pas aujourd’hui. » En 2001, il a mis son concept à l’épreuve lors du Rock Werchter. Au lieu de frites ou de hamburgers, il proposait aux festivaliers des salades, des soupes et des jus dans une friterie. Ce fut un succès inattendu. « Tout le monde me prenait pour un fou : de la nourriture saine lors d’un concert rock ? Mais j’étais complet chaque jour. Les gens faisaient la queue. Je suis apparu dans les journaux. Peu de temps après, Carrefour et Delhaize m’ont appelé pour connaître mes projets. En juillet, j’étais sur le festival, et en septembre, ma production était déjà pleine. »
Dès lors, tout s’est accéléré. De nouvelles cuisines se sont succédé, toujours plus grandes (de 800 m² à 35 000 m² aujourd’hui), toujours plus efficaces. La cuisine centrale de Westerlo est le cœur de Foodmaker. « Je n’ai en fait jamais eu à chercher des clients’, déclare Vanlommel. ‘Je suis toujours été sollicité. Même aujourd’hui, nous mettons parfois des pays sur une liste d’attente, car nous n’élargissons que lorsque nous savons avec certitude que nous pouvons garantir la qualité. »
Continuer à réinventer
Dès le début, Foodmaker s’est positionné comme culinaire et accessible. Tout est fait maison, y compris les sauces. « Ainsi, nous gardons le contrôle », explique Vanlommel. « Nous en sommes responsables. Cela rend l’entreprise extensible, mais également plus personnelle. Nos repas sont encore finalisée manuellement, pour que chaque assiette ait l’air attrayante. » La crise du coronavirus a apporté de nouveaux défis, mais aussi des opportunités. Les restaurants ont dû fermer, ce qui a orienté l’attention vers des portions emballées pour la vente au détail. Une stratégie qui correspondait parfaitement au changement du comportement des consommateurs. « Les gens ont réalisé pendant la pandémie que nous devons vivre plus sainement », dit Vanlommel. « Foodmaker était déjà là, et cela a donné un coup de pouce énorme. Cette année encore, nous grandissons de 20%. Manger sainement ne doit pas être compliqué. Nous le rendons accessible, pour que vous ayez du temps pour d’autres choses : vous promener, jouer avec vos enfants. Et cela doit simplement être délicieux, c’est essentiel pour moi. La nourriture saine doit être une fête. »
La marque a de plus gagné en crédibilité grâce à des collaborations avec des athlètes de haut niveau. Le patineur olympique Kjeld Nuis et le champion du monde de cyclisme Mathieu van der Poel sont des utilisateurs fidèles des repas Foodmaker. « Cela inspire confiance. Si des athlètes de haut niveau utilisent notre alimentation pour performer au plus haut niveau, le consommateur sait que c’est juste‘, affirme Vanlommel.
Expansion en Allemagne
Après avoir connu le succès en Belgique, aux Pays-Bas et en France, l’Allemagne était l’étape logique suivante. En 2023, Foodmaker a lancé un test en Rhénanie-du-Nord-Westphalie. Le résultat fut si convaincant qu’en mars 2025, un déploiement national a suivi dans 3 300 supermarchés Rewe. « Cela fait dix ans que nous réussissons en Allemagne, mais une telle étape demande une capacité immense », explique Vanlommel. « Ce n’est que lorsque notre nouvelle cuisine de 20 000 mètres carrés a été achevée que nous étions vraiment prêts. Aujourd’hui, nous produisons 120 000 repas par jour, dont 30 000 partent en Allemagne. Avant de nous lancer dans une telle entreprise, vous devez être sûr de vos affaires. Car avec un partenaire comme REWE, vous devez toujours offrir 100% de sécurité. Si vous ne pouvez pas livrer, vous êtes hors jeu. » Cela illustre la prudence avec laquelle Foodmaker se développe. « Un contrat peut être une opportunité, mais aussi une peine. Si vous devez sacrifier la qualité ou manquer les délais, vous êtes perdu. Nous ne grandissons que lorsque nous le pouvons. Cette philosophie nous rend durables. »
Transformation des restaurants en cafés
Foodmaker compte aujourd’hui 25 restaurants en Belgique, aux Pays-Bas et en France, mais l’avenir réside selon Vanlommel dans les Foodmaker Café. Le premier ouvrira bientôt à Bruxelles, avec pour ambition d’atteindre 100 établissements en cinq ans. « Pour beaucoup de gens, un restaurant est encore une barrière’, explique-t-il. ‘Un café est plus accessible. Vous entrez, mangez sainement, vous vous sentez à l’aise. Ce sont des lieux de rencontre, pas des restaurants formels. Et en même temps, ils renforcent notre image de marque : en supermarché, vous êtes un pot parmi tant d’autres, mais un café fait vivre notre marque dans les rues. »
Bruxelles comme marché test
Le choix de Bruxelles comme première localisation est stratégique. « La communauté européenne y réside. Si quelque chose prend à Bruxelles, cela fonctionne généralement dans le reste de l’Europe aussi‘, dit Vanlommel. « Ce qui marche là-bas fonctionne généralement aussi à Paris, La Haye ou Cologne. Notre top 20 européen de plats est presque le même partout. » Le plan est de d’abord solidement ancrer l’ouest de l’Europe avec des expansions aux Pays-Bas, en Allemagne et au Luxembourg, puis de regarder vers l’Europe du Sud. Une expansion mondiale n’est pas exclue. « Avant la pandémie, nous étions en discussion avec Walmart aux États-Unis. Ce projet est en attente, mais nos manuels et notre chaîne d’approvisionnement nous permettent de travailler localement en collaboration. C’est une deuxième phase. Pour l’instant, nous avons encore deux ans de travail en Europe de l’Ouest. »
Une cuisine vide chaque jour
Dans la cuisine centrale de Westerlo, 205 personnes travaillent chaque jour sur une production entièrement axée sur les commandes. « La nuit, nous commençons à laver les légumes. Vers six heures, nous commençons à cuisiner et à cuire. Autour de midi, les livraisons partent pour les Pays-Bas et Paris, l’après-midi pour la Belgique et l’Allemagne. À six heures du soir, la cuisine est vide. Tout est parti et vendu. Cela rend notre concept ultra-frais », dit Vanlommel. Les ingrédients viennent principalement de Belgique et des Pays-Bas, complétés par des spécialistes européens. De plus, Foodmaker dispose de ses propres champs bio et est la seule entreprise belge à avoir le label de l’agriculture bio-cyclique et végétalienne. « Pourquoi importer du gingembre de Chine alors que vous pouvez le cultiver en Belgique ? C’est plus cher, mais plus durable. Nous devons penser à l’avenir, et la planète ne peut pas se permettre de continuer à transporter de cette manière. »
Personnes et culture
Outre les produits, on accorde également de l’attention aux employés. Vanlommel souligne que Foodmaker ne se contente pas de croître, mais investit également dans son équipe. « Nous avons beaucoup de femmes dans notre production, qui préfèrent travailler du lundi au vendredi. Nous en tenons compte. Nous offrons des repas gratuits, une salle de fitness et des cours de sport. Car c’est un travail manuel : chaque repas doit être délicieux et beau. Cela demande soin et attention. C’est pourquoi nous ne grandissons que lorsque nous sommes prêts. » Aujourd’hui, Foodmaker compte 400 employés en Europe, dont 205 en production, 50 dans l’équipe centrale et le reste dans les franchises et les restaurants.
Le McDonald’s vert
Vanlommel a une approche ambitieuse de l’avenir. « Il y a dix ans, j’ai dit que nous voulions être le McDonald’s vert. Aujourd’hui, nous sommes déjà une référence en Europe, et avec les Foodmaker Café, nous voulons le faire mondialement. Si cela réussi, je ne sais pas. Mais il y a cinq ans, je n’aurais jamais pensé que nous fabriquerions 30 millions de repas ou que nous serions présents dans 3 300 magasins Rewe. »