Après dix-huit mois jalonnés de neuf opérations et l’évocation d’une amputation, le parapentiste belge Thomas de Dorlodot a repris les airs au-dessus des pyramides d’Égypte. Une renaissance tant symbolique que professionnelle pour cet athlète et entrepreneur qui réinvente désormais l’équilibre entre ses expéditions, sa famille et la diversification de ses revenus.
Né le 20 juin 1985 à Ottignies, Thomas de Dorlodot figure parmi les parapentistes les plus accomplis au monde. Sa passion débute au Collège de Maredsous où, lors d’un vol audacieux (et remarqué) entre les clochers jumeaux de l’abbaye. Diplômé de l’IHECS en communication et titulaire d’un master en photographie et réalisation cinématographique, il construit depuis près de vingt ans une carrière professionnelle autour de l’exploration aérienne.
Ses réalisations incluent le record asiatique et himalayen de vol en parapente avec 226 kilomètres parcourus en dix heures en 2011, des vols de près de 200 kilomètres en Belgique et au Brésil, ainsi que des premières mondiales au Machu Picchu en 2008, à Tikal au Guatemala en 2010, à Madagascar en 2016 et autour des montagnes du Karakoram en 2022. Il a réalisé la première traversée à pied et en vol des Alpes du Sud néo-zélandaises en 2013 avec Ferdinand Van Schelven, la première traversée en solo des Pyrénées la même année, et participe depuis 2007 à chaque édition de la Red Bull X-Alps.
Navigateur chevronné ayant traversé l’Atlantique trois fois dont une en solitaire, il est également fondateur et directeur de SEARCH Projects, société de production spécialisée dans les documentaires de sport et d’aventure. Ses films Karakoram Highway et Fly Spiti ont remporté plusieurs prix internationaux, et il a produit trois saisons de la série Explore diffusée sur RTL Belgique. En 2016, il publie L’aventure de la création d’entreprise. Il réside actuellement aux Açores avec son épouse Sofia Piñeiro et leurs deux enfants.
Forbes.be : Ce vol en Égypte marquait votre grand retour. Que s’est-il passé exactement ?
Thomas de Dorlodot : Il y a un an et demi, lors d’un entraînement en Norvège pour une expédition au Groenland en snow kite, j’ai subi un accident. L’instructeur qui m’accompagnait a gonflé mon kite dans du vent très fort. J’ai fait un bond de 15 mètres et en me réceptionnant sur la glace, je me suis fracturé la jambe. Ce n’était qu’une fracture tibia-péroné assez nette, pas très grave en soi. En Norvège, ils m’ont posé un fixateur externe pour me rapatrier vers la Belgique où je devais être opéré. C’est là que j’ai contracté une infection à l’hôpital : un staphylocoque doré virulent. J’ai enchaîné pendant plus d’un an les opérations pour maîtriser cette infection. Neuf interventions en tout. J’ai porté un fixateur externe pendant sept mois. C’était un enfer. À un moment, on a commencé à discuter d’amputation. L’hôpital m’a présenté une psychologue pour en parler, on évoquait le type de prothèse qui pourrait me convenir, je regardais des vidéos sur YouTube… L’idée que j’allais commencer une deuxième vie faisait son chemin dans mon esprit.

– Quel était votre état d’esprit face à cette perspective ?
– J’ai commencé à me préparer mentalement. Quand j’ai vu que l’option se présentait, je l’ai presque souhaitée finalement. J’en avais marre de retourner à l’hôpital, de réopérer. Tu es loin de ta famille, loin de tes amis, dans un hôpital en Allemagne où tu ne parles pas la langue. En me documentant sur le sujet, je me suis rendu compte qu’une ostéomyélite récidivante qu’on n’arrive pas à éliminer avec la vancomycine et tous les super antibiotiques ne présage rien de bon. Très vite, je me suis dit que ce serait peut-être le premier jour de ma deuxième vie. Je mettrais une prothèse et j’aurais une histoire inspirante à raconter. J’avais surtout envie d’en faire quelque chose de positif et, potentiellement, de continuer à voler, de continuer à faire des expéditions… mais avec une jambe en moins. Tu peux faire beaucoup de choses avec une prothèse. J’en étais arrivé au stade où j’avais fait la paix avec cette idée. Si demain ils me disaient qu’il fallait y aller, j’y allais.
– Finalement, l’amputation a été évitée…
– On a réussi à gérer avec un antibiotique très puissant. On a pu canaliser le problème et faire une greffe. On m’a prélevé une partie de la hanche pour remplacer une partie de mon tibia complètement détruit par la bactérie. Maintenant, j’ai une botte de marche en carbone qui me permet de reconstruire mon os petit à petit. L’infection est sous contrôle. Je peux marcher avec cette botte, je peux marcher sans mais avec une béquille. Petit à petit, ça se consolide. On va refaire une opération supplémentaire avec une greffe en plus et une plaque pour fixer. Et là, je pourrai marcher normalement. Les médecins sont unanimes : ils pensent que je vais récupérer à 100 pour cent. Mais ça va prendre du temps. C’était une sale période : du jour au lendemain, tous tes gros projets tombent à l’eau. Pour les sponsors, c’est compliqué. Mais d’un autre côté, c’était très intéressant à vivre. Maintenant ça repart. J’ai plein de projets sur le feu pour 2026, plein de belles expéditions remises à plus tard qu’on va pouvoir faire.

– Qu’avez-vous fait pendant cette convalescence inhabituelle ?
– Ça m’a permis de passer plus de temps à travailler sur mes conférences, de développer d’autres projets. Du jour au lendemain, tu es cloué au lit pendant des mois. Je me déplaçais en chaise roulante à la maison. Très vite, je me suis senti comme un lion en cage. Alors j’ai commencé à naviguer avec mes broches, ce qui n’est a priori pas ultra conseillé. J’ai très vite revolé sur un pied. Je n’envoyais pas les images au docteur, mais pour moi, c’était vital. Le combat d’une infection ou d’une blessure, c’est un double combat : physique et mental. Physiquement, mon corps est mon outil de travail, j’ai toujours été très précautionneux en termes de nutrition, de sommeil, d’entraînement. Mais il y a l’aspect mental. C’est une vraie traversée du désert. Tu dois t’armer pour déception sur déception. Le fait d’avoir traversé l’Atlantique en solitaire, d’avoir gravi des chaînes de montagnes avec un parapente sur le dos, c’est aussi difficile physiquement et mentalement. Cela m’a aidé à être plus résilient dans cette épreuve. La dernière fois qu’ils m’ont annoncé qu’il fallait que je retourne à l’hôpital, je n’ai même pas sourcillé. Je l’ai vu comme une aventure, comme un projet, comme une expédition. J’ai été très soutenu par la communauté de parapentistes et des athlètes professionnels. J’ai notamment appelé Karina Hollekim, une base-jumpeuse Red Bull qui s’était fracassé les jambes. Elle a vraiment trouvé les mots justes. Franchement, c’était une expérience que je ne souhaite à personne, mais en puisant en soi, on y trouve un enrichissement malgré tout. Entre-temps, je me suis lancé dans l’apiculture. Je fais du miel aux Açores où je vis avec ma famille. J’ai beaucoup progressé en permaculture et en agroforesterie. J’ai planté 300 arbres fruitiers. On a passé beaucoup plus de temps ensemble. Là, je vois vraiment la lumière au bout du tunnel.

– Comment vos partenaires ont-ils réagi pendant ces longs mois d’inactivité ?
– Honnêtement, j’étais vraiment inquiet au départ parce que j’ai plutôt l’habitude de surdelivrer. Je suis toujours sur le terrain, toujours en expédition, je fais beaucoup de projets. Pour moi, du jour au lendemain, me retrouver dans l’incapacité de délivrer auprès de mes partenaires et sponsors, c’était nouveau. Mais j’ai ressenti énormément de soutien de leur part, notamment Red Bull et Advance, les marques qui me sponsorisent depuis longtemps. Très vite, Red Bull m’a passé un coup de fil et m’a dit qu’il ne fallait pas s’inquiéter, que ça prendrait le temps que ça prendrait, qu’ils étaient là pour moi. Ce n’était pas des paroles en l’air. Quand les choses ont commencé à se gâter, ils ont réagi tout de suite en me permettant d’être suivi dans une de leurs cliniques partenaires, à Hambourg, référence des traitements infectieux en Europe. Ce sont eux qui m’ont sorti de cette situation. Ils m’ont soutenu du début à la fin. Il n’y a pas eu le début d’un débat sur leur intention de potentiellement diminuer voire cesser leur soutien l’année prochaine. On n’en a même pas parlé. Ça a été assez exceptionnel. Je n’ai eu à déplorer la perte que d’un seul sponsor (Garmin, ndlr). Je l’ai appris alors que j’étais à l’hôpital. Pas facile à digérer. En prenant du recul, je ne suis pas certain que mon accident y soit vraiment pour quelque chose. Les partenariats dépendent beaucoup de la relation humaine avec les sponsors et ceux qui les représentent. Dans ce cas-ci, les contacts que j’avais s’étaient retirés, la politique interne a changé avec le remplacement du directeur marketing. Tout cela peut aussi expliquer le non-renouvellement de ce partenariat.
– Cet accident a-t-il accélerer la préparation de votre après-carrière ?
– Je l’ai toujours fait. J’ai toujours eu l’œil sur le moment où je ne pourrai plus voler comme je veux, ni traverser une chaîne de montagne à pied ou en parapente, ou un océan à la voile. Effectivement, c’est un rappel que les choses ne sont pas infinies. D’ailleurs, j’embrasse pleinement l’idée d’avoir mille vies dans une vie. Je suis vraiment en train de développer très fort l’aspect conférence. Ça marche très bien. J’ai énormément de demandes pour le moment. Ça me permet aussi d’avoir des rentrées financières différentes et de me rendre moins dépendant de mes partenaires et sponsors qui, potentiellement, ne seront pas éternels. J’ai envie d’encore faire ça à fond une bonne dizaine d’années, mais dans dix ans, je vais peut-être lever le pied. Je serai peut-être plus en back office sur des expéditions pour d’autres athlètes. Par exemple, j’ai commencé à faire du coaching en one-to-one. Un client m’a demandé de le coacher. J’emmène des gens faire des vols assez exceptionnels en les guidant à la radio, en les emmenant avec moi. Je me suis vraiment pris au jeu. J’adore ça. Je peux voler un peu en dessous de mon niveau parce que je dois m’adapter à leur niveau, donc je ne les emmène pas dans des choses risquées. C’est plus serein pour moi. Ça me permet de gagner correctement ma vie sans partir pendant des semaines, parce que j’ai aussi envie d’être près de mes enfants et de les voir grandir. Petit à petit, je trouve mon nouvel équilibre : un ou deux très beaux projets par an, des choses vraiment ambitieuses avec de très belles préparations et une gestion du risque impeccable pour éviter de se blesser. Et puis à côté, faire de la conférence, faire du coaching, développer d’autres projets. Depuis toujours, j’ai une âme d’entrepreneur. Ça fait longtemps que j’essaie de mettre un peu d’argent de côté, d’investir dans l’immobilier. Je prépare doucement ma retraite.

– Ce vol au-dessus des pyramides était celui de la renaissance ?
– C’était en effet vraiment particulier de voler au-dessus des pyramides. D’abord parce que c’était un vieux rêve, né de notre traversée du continent africain en 2012. À l’époque, il était impossible d’obtenir les autorisations nécessaires. Ensuite, ce furent des moments chargés en émotions parce qu’il y avait un petit côté retour aux affaires qu’on ne pensait pas fait dans de telles circonstances et conditions. Je trouvais important de continuer à réaliser des rêves. Finalement, c’est ton moteur quand tu es dans un creux de la vague, à l’hôpital : avoir un objectif, avoir un rêve, avoir quelque chose pour lequel se réveiller le matin. Ça m’a permis de traverser toute cette épreuve. J’avais cette envie de faire quelque chose d’assez visuel. Certains projets parapentes sont nettement plus techniques qu’un survol des pyramides. On les fait parce que ce sont des montagnes, parce que c’est le K2, parce que ce sont les Himalayas, parce que ça nous passionne, parce que ce sont des vols très techniques. Là, je savais que j’avais envie de partir sur quelque chose de plus visuel. Les pyramides ont quelque chose d’universel. Quand les gens voient survoler les pyramides, c’est quelque chose de vraiment exceptionnel. Techniquement, ce n’est pas ultra compliqué, mais c’est exceptionnel parce qu’on a ce sentiment d’exclusivité ultime, de pouvoir les voir du ciel. Tu as l’impression même qu’elles ont été construites pour être vues du ciel, tellement elles sont symétriques, alignées et massives. C’était vraiment exceptionnel de pouvoir y aller. En plus, on a eu l’autorisation de les survoler la nuit avec un éclairage. On a fait des images de nuit avec les voiles éclairées. On a fait des vols de nuit, des vols au lever du soleil à Gizeh et dans la vallée des rois, à Louxor. C’était juste exceptionnel.

– Cet accident vous amène-t-il à réfléchir aux risques que vous prenez ?
– Malheureusement, dans les sports dits extrêmes ou les sports à risque, il y a des fractures, des mains cassées, des vertèbres brisées. Ça fait un peu partie de nos vies d’aventuriers. Maintenant, ce qui m’est arrivé tient plus de l’erreur médicale (avoir installé du matériel chirurgical en présence d’une infection, ndlr) que d’un accident de parapente. Je me suis toujours dit que si un jour je me blessais vraiment gravement, ce serait en parapente. Là, c’était un accident de snowkite avec un instructeur dans le cadre d’un apprentissage avec un professionnel. Je n’ai rien fait d’inutilement dangereux. Cela dit, cette mésaventure m’a beaucoup fait réfléchir. On a trop tendance à prendre pour acquis d’avoir un corps qui fonctionne, d’être en bonne santé. La réalité, c’est qu’on a un capital santé et qu’on peut se blesser, on peut tomber malade, on peut avoir un coup dur. Avant que ça nous arrive, on pense avoir mille problèmes. Quand ça nous arrive, on n’a plus qu’un seul problème. Ça permet un bon reset. Ça permet de revoir les choses plus clairement et de se dire : où sont mes priorités ? Qu’est-ce qui me semble important ? Qu’est-ce qui me semble maintenant futile ? Ça permet de revoir tout ça et ça fait beaucoup de bien. J’ai eu une discussion avec un coach sportif récemment. Il me disait que j’ai des talents et qu’il faut me concentrer sur ceux-ci. « Pourquoi es-tu parti faire du snowkite ? Ce n’est pas ton sport, toi tu es un parapentiste » m’a-t-il dit. Ça a réveillé en moi l’importance de me focaliser sur ce que j’aime le plus et ce que je fais le mieux. Après, c’est sûr que le snowkite, c’est un truc qui me passionne. Je pense que j’y retournerai, je recommencerai, mais je ferai les choses tranquillement et sereinement. Mais il y a une envie certaine — je viens d’avoir 40 ans aussi — de me focaliser sur ce qui me semble vraiment important, d’optimiser mon temps, chaque journée, de profiter de chaque moment dans la nature, de chaque expédition, de chaque projet, et d’apprendre petit à petit à dire non à certains projets. J’ai toujours embrassé tout ce qui passait, en me disant que c’était l’occasion d’apprendre un nouveau truc. La curiosité, c’est très intéressant, mais c’est parfois un peu intense, et puis tu te perds un peu en chemin. Là, j’ai vraiment envie de me focaliser sur ce que je fais de mieux : le parapente, la voile, l’aventure. Mais peut-être revenir un peu à mon essentiel. Ça, pour moi, ça devient vraiment important.
– Comment votre famille a-t-elle vécu cette période ?
– Le problème du parapente et de tous ces sports un peu plus dangereux, c’est que tu n’es jamais à l’abri d’un coup dur, d’un petit accident, d’une petite erreur, d’une défaillance technique. Quand tu te lances dans un vol en parapente, tu sais que potentiellement la météo peut changer très vite. Tu sais qu’il y a un risque. Il ne faut pas se voiler la face : ce sont des sports dangereux. Soit tu l’acceptes et tu te dis qu’on y va, qu’on fait tout ce qu’on peut pour éviter de se blesser, mais qu’on sait qu’il y a un risque de se faire peur. On espère que notre niveau va nous permettre de réagir en cas de problème, mais on l’accepte. Là, il faut le soutien de la famille. Sofia accepte ce risque depuis toujours. Elle sait que quand je suis en expédition, elle doit un peu croiser les doigts pour que ça se passe bien. En général, il n’y a pas de problème. Depuis que j’ai des enfants, je ne m’étais plus blessé. Je n’étais même pas passé proche d’un accident. Pourtant, j’ai fait des expéditions assez ambitieuses, mais on a toujours été très prudents. Sofia a été exceptionnelle. C’est clairement un combat qu’on a mené à deux. Là, j’arrive à une phase où j’aimerais pouvoir faire moins de projets, mais mieux, être plus souvent à la maison, prendre un peu plus le relais sur les enfants pour que Sofia aussi puisse développer ses projets entrepreneuriaux. On a tous les deux envie de continuer à avancer et de faire les choses plus intelligemment. Tous ces accidents, ça part toujours d’une erreur humaine. Le jour où je me suis fracturé la jambe, j’avais un mauvais pressentiment, j’avais une sorte d’intuition, je le sentais venir. J’aurais dû écouter cette petite voix. Je me suis dit que ça allait, que j’étais avec un instructeur, que c’était un professionnel. J’ai essayé de faire taire la petite voix dans ma tête, mais en fait, je l’ai vu venir. Donc il faut juste que je sois plus humble à ce niveau-là et plus réfléchi, et que je sois prêt à mettre les choses de côté. La famille a été formidable. Par contre, ce fut long. Mes enfants ont 6 et 4 ans. Leur souvenir d’un papa en pleine possession de ses moyens est un peu vague. Ils ne se souviennent pas de la fois où je savais bien marcher. C’est un peu dur pour moi. J’aimerais vraiment être le papa super actif qui court dans tous les sens. J’aimerais vraiment revenir à mon potentiel à 100 pour cent pour pouvoir être vraiment là pour eux.

– Concrètement, quelles seront les prochaines aventures ?
– On a plusieurs gros projets. Par exemple, on a acheté un voilier avec trois amis. Ça sera un très bel outil pour partir en expédition, pour faire de beaux projets, pour potentiellement aller loin : aller faire le passage du Nord-Ouest ou aller en Patagonie, peut-être même pousser jusqu’en Antarctique. On a un projet de traversée de la Géorgie et l’Azerbaïdjan à pied et en parapente. On a aussi un projet de traversée de la Nouvelle-Zélande, de l’île du Sud, aussi à pied et en parapente. J’aimerais retourner sur les Pyrénées et les Alpes dans une double traversée : enchaîner toutes les Pyrénées et puis monter dans les Alpes. En partant de la maison en voilier depuis les Açores, arriver au phare d’Endarribia en Espagne côté Atlantique, traverser tout jusqu’à la Méditerranée, puis de la Méditerranée monter dans un petit catamaran, aller jusqu’à Monaco, reprendre les Alpes et enchaîner toutes les Alpes. C’est un projet un peu ambitieux, c’est très long, mais ça n’a jamais été fait. Ça pourrait être une sorte de projet de comeback pour moi. On a plein d’idées de vols dans des endroits exceptionnels. On a des repérages un peu partout dans le monde ces prochains mois. Il y a vraiment des choses sur le feu. Là, je pars en Namibie cet hiver. Il y a quelques chouettes choses qui se dessinent. Ça va être sympa. Jean Le Cam a fait le Vendée Globe à 65 ans. C’est un truc que je peux pousser assez loin, assez longtemps, peut-être avec l’idée de devenir le Captain Tom et puis d’emmener d’autres athlètes à bord pour réaliser leurs rêves et les aider à développer leurs projets. Je pense que ça ne doit plus être uniquement à propos de moi. Maintenant, j’ai des enfants. J’ai envie de faire profiter de mon expérience la génération qui arrive. Je le ferai avec grand plaisir. Et puis à côté, il y a vraiment le projet familial aux Açores. On s’est construit une petite maison. On a notre potager, notre verger, nos poules. Je vais pêcher mon poisson au harpon. C’est cette deuxième vie, qui est une vie un peu déconnectée du monde, en pleine nature, que j’adore et dans laquelle j’aimerais vraiment passer plus de temps aussi.
