Quelle question a poussé Wim Ballieu à changer sa vie ? «Tu vas faire attention ? »
Après de nombreuses années à créer des plats pour des clients emblématiques tels que Louis Vuitton et la famille royale belge via son entreprise de catering Alfin, Wim Ballieu a décidé en 2012 qu’il était temps de changer. C’est ainsi qu’est né Balls & Glory, un concept de restaurant qui élève la cuisine réconfortante, sobre et traditionnelle, à un niveau supérieur. Des boulettes de viande artisanales, garnies de saveurs surprenantes et servies avec des ingrédients frais et locaux—simples, mais toujours ponctués d’une touche d’originalité.
Le chef-entrepreneur-auteur, familier des plateaux télé où il inspire, par son enthousiasme contagieux, tout le monde à se lancer en cuisine, mène une vie trépidante à Bruxelles. « Où le rythme de la ville me pousse en avant. »
Cependant, une question le hante en permanence:
« “Tu vas faire attention ?” On dirait une remarque innocente, quelque chose que l’on dit à la légère en partant. Cette question ne m’a jamais quitté. Enfant, à la ferme de mes grands-parents, quand je manigançais une imprudence. “Tu vas faire attention, Wim ? ”. À l’époque, je trouvais ça pénible, maintenant je comprends cette inquiétude. »
La vie lui a appris l’importance de cette question.
« À 19 ans, je me croyais invincible. Un jeune homme têtu qui pouvait tout affronter – jusqu’à ce que je rate une marche. Un moment d’inattention, une chute d’un étage, et me voilà avec le dos brisé ». Les mois de rééducation sont difficiles. Une réhabilitation qui ne se limite pas au corps. « Cette expérience m’a forcé à rester immobile. Même moi, ambitieux et déterminé, je n’étais pas invulnérable. Aujourd’hui, mon compagnon me pose la même question. Chaque fois que je sors, il me demande de faire attention. Pour quelqu’un qui vit à cent à l’heure et qui a souvent la tête dans les nuages, ça peut être un peu énervant, mais c’est nécessaire. » Chef et entrepreneur, il est toujours en mouvement. « Cette volonté constante de créer et d’innover peut me faire perdre de vue la réalité. C’est alors que cette simple question me ramène sur terre. »
Il essaie d’intégrer des moments de pause.
« Pas seulement pour moi, mais aussi pour les gens qui m’entourent. Je leur demande souvent : “Comment te sens-tu réellement ?” Ce n’est pas du bavardage, mais un intérêt sincère, car la vie est trop courte pour être vécue en pilote automatique. Donc, oui, cette question peut m’énerver, mais j’ai besoin de l’entendre. Elle me rappelle le besoin de freiner parfois pour vivre plus pleinement. »