BNP Paribas serait en négociations avancées pour s’offrir Athlon, la filiale de leasing longue durée de Mercedes-Benz, pour un montant proche d’un milliard d’euros.
L’opération, si elle se concrétise, redessinerait les lignes de force d’un marché européen déjà en pleine consolidation. Avec un parc d’environ 400.000 véhicules dans une vingtaine de pays, Athlon viendrait gonfler les rangs d’Arval (la branche mobilité de BNP Paribas) qui gère déjà plus de 1,7 million d’unités. Ensemble, ils franchiraient la barre des 2 millions de véhicules, se rapprochant d’Ayvens (nouvelle entité créée suite au rachat de LeasePlan par ALD Automotive) et ses quelque 3,2 millions de contrats.
En Belgique, Arval gère un parc de quelque 110.000 unités et Athlon, près de 30.000, contre 153.000 pour Ayvens.
Un maillage géographique quasi total
Au-delà du volume, le rapprochement Arval–Athlon offre une complémentarité stratégique : Athlon domine en Europe du Nord et centrale, tandis qu’Arval occupe solidement l’Ouest et le Sud. De quoi couvrir quasiment l’ensemble du continent et proposer aux multinationales une offre plus homogène et compétitive. Un parc combiné de cette taille renforcerait également le pouvoir de négociation face aux constructeurs, ouvrant la voie à des conditions d’achat optimisées et à des services élargis.
Pourquoi Mercedes tourne la page
Pour Mercedes-Benz, céder Athlon répond à une logique de recentrage. Le constructeur fait face à une conjoncture tendue : ralentissement de la demande en Chine, croissance molle en Europe, pression accrue des tarifs douaniers américains. Dans ce contexte, la marque à l’étoile cherche à libérer des ressources et à préserver sa rentabilité. Athlon, acquis en 2016 auprès de Rabobank pour environ 1,1 milliard d’euros, est aujourd’hui un actif valorisable dans un secteur porteur… mais en mutation rapide.
Un marché en croissance… sous contraintes
En Europe, le leasing représente déjà plus de la moitié des immatriculations neuves et pourrait atteindre 70% d’ici 2030. Les grands opérateurs ont vu leurs bénéfices bondir de près de 60% en cinq ans, flirtant avec les 16 milliards d’euros, alors même que leurs flottes n’ont progressé que plus modérément. Si BNP Paribas scelle ce deal, le marché se cristalliserait autour de trois mastodontes : Arval–Athlon, Ayvens et Alphabet (BMW Financial Services). De quoi accélérer la recomposition stratégique du secteur, où rentabilité, couverture continentale et transition environnementale crédible seront les clés de la prochaine décennie.
