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EasyClinic : comment un couple liégeois veut révolutionner l’accès à la propriété pour les médecins

Et si les jeunes médecins pouvaient devenir propriétaires de leur cabinet sans crouler sous les dettes et les contraintes ? C’est le pari de Catherine Gavage et Bruno Busch, un couple d’entrepreneurs liégeois qui a décidé de créer EasyClinic, un concept inédit mêlant immobilier, santé et accompagnement. Des bâtisseurs et des facilitateurs…

Nutritionniste de formation, Catherine Gavage a fondé, en 2019, la PranaClinic à Cointe (Liège), un centre pluridisciplinaire en partenariat avec le CHC, où des médecins et professionnels de la santé pouvaient louer des cabinets à la demi-journée. Elle a aussi accompagné les joueurs du Standard dans leur suivi nutritionnel.

Lui, Bruno Busch, est ingénieur électromécanicien. Pionnier des premières maisons passives en Wallonie, il a dirigé un bureau d’études avant de rejoindre le bureau Greisch comme administrateur. Avec Catherine, ils partagent la passion de « donner une seconde vie aux bâtiments » et d’y insuffler une âme. « Nos parents travaillaient déjà ensemble, c’était naturel que nous finissions par monter nos projets en couple », raconte Bruno. « Il a l’angle, je trace les lignes », embraye Catherine Gavage.

Une idée née à l’autre bout du monde

En 2020, ils décident de faire une pause, vendent leurs activités et partent voyager plusieurs mois avec leurs enfants. C’est en Indonésie que germe l’idée d’EasyClinic. « Nous avons commencé à réfléchir à la difficulté des jeunes médecins à devenir propriétaires de leur cabinet », explique Catherine. « Le matériel coûte cher, les revenus mettent du temps à se stabiliser, et la location reste souvent la seule solution. Nous nous sommes demandé comment leur offrir un accès direct à la propriété. »

© EasyClinic

De retour en Belgique, ils consultent notaires et fiscalistes pour bâtir un modèle hybride : permettre aux soignants d’acheter leur espace de travail, tout en déléguant la gestion quotidienne (accueil, entretien, logistique). « Consultez, nous nous occupons du reste : c’est un peu le message que nous voulons leur faire passer », ajoute Bruno. Le reste, c’est la logistique, l’administratif et l’assurance de se trouver dans une environnement cohérent. « En effet, nous ne vendons qu’à des cabinets médicaux ou à des professions paramédicales », précise Catherine

Du patrimoine plutôt qu’un loyer

L’avantage est double : devenir propriétaire et bâtir un patrimoine, tout en économisant 30 à 40% par rapport à une location classique. Une logique qui, en Belgique, fait particulièrement sens : « On sait à quel point les Belges sont attachés à la brique », sourit Catherine.

© EasyClinic

EasyClinic ne se contente pas de vendre des mètres carrés. Le projet intègre des espaces modernes et conformes aux normes médicales, aménageables et mutualisés, pour répondre à l’évolution des pratiques de soins : travail pluridisciplinaire, proximité avec les patients, qualité d’accueil, parkings.

Trois projets pilotes en région liégeois

Le premier EasyClinic a ouvert à Chaudfontaine : quatre cabinets sur 250 m², déjà en phase de commercialisation. Le deuxième se prépare rue Forgeur, en plein cœur de Liège : dix cabinets répartis sur deux plateaux de 200 m² et onze places de parking. Un troisième site est prévu à Heusy (Verviers) d’ici deux ans et le couple regarde déjà vers une extension wallonne, avec un intérêt pour Namur. « Nous ne sommes pas des promoteurs immobiliers, insiste Bruno. Nous voulons être des facilitateurs d’accès à la propriété, mais aussi des concepteurs d’espaces de santé. On rêve d’un développement plus large, mais notre ancrage restera liégeois ».

Un marché en pleine effervescence

L’immobilier médical attire les investisseurs. En Europe, il a représenté 2,3 milliards d’euros en 2024, malgré la conjoncture. Le vieillissement de la population et la demande croissante en soins renforcent cette tendance. En Belgique, la reprise du marché résidentiel (+15,7% de ventes au premier trimestre 2025) illustre un appétit marqué pour l’acquisition.

© EasyClinic

EasyClinic s’inscrit donc dans un terreau favorable. « Louer, c’est payer pour rester invité chez soi. Acheter, c’est construire », conclut Bruno.

Pour les médecins, EasyClinic promet d’être une opportunité de sécuriser leur avenir professionnel et financier. Pour les investisseurs, un secteur solide, adossé à un besoin sociétal durable. Et pour ce couple liégeois, le pari d’une vie : réinventer les lieux de soins en donnant à chacun la liberté de bâtir et de transmettre.

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