La concurrence s’intensifie sur le marché belge de la banque privée, qui propose des services aux clients fortunés! Un mois environ avant l’annonce de Belfius de créer sa filiale Belfius Private, ING Belgique avait, elle aussi, annoncé son intention affirmée de grapiller également des parts de marché et d’en devenir un acteur majeur en Belgique. Voilà le message qu’avait délivré la direction de la banque lors de la présentation des résultats financiers semestriels fin juillet, et qu’elle répète à tout va depuis lors. L’ambition est claire: faire de ce segment l’un des piliers et devenir LA banque privée de référence, notamment grâce à sa position forte auprès des entrepreneurs.
Le marché est actuellement dominé par KBC/CBC et Belfius n’a pas caché son objectif de ravir cette première place d’ici 2030.
Pour concrétiser cette nouvelle stratégie « plus cohérente et plus ambitieuse », ING a, pour sa part, fait du private banking une priorité. Cela se traduit par une ligne commerciale distincte et le recrutement, en un an, d’une cinquantaine de banquiers privés, spécialisés selon le profil du client, qui viennent s’ajouter à une petite centaine d’autres déjà présents. Soit un total de 140 « private bankers » qui vont former des binômes avec les business bankers des entrepreneurs afin de leur proposer des solutions intégrées et personnalisées. ING s’appuie aussi sur une quarantaine de gestionnaires de portefeuille et 15 « wealth planners ».
« C’est une preuve de notre croissance et de notre volonté de nous développer », explique à Forbes Belgique Jan Van Sande, Head of Private Banking & Wealth Management. « Et on ne compte évidemment pas s’arrêter là! On va également investir dans l’offre pour le client, dans les outils numériques et dans le réseau physique. On a d’ailleurs déjà une douzaine de « private banking houses » et on va en ouvrir d’autres, notamment en octobre à Knokke, un lieu emblématique pour notre clientèle. » Le récent partenariat conclu entre ING et le concours d’élégance du Zoute Grand Prix, qui aura lieu au même moment, n’est évidemment pas étranger à cette stratégie.

La banque entend aussi continuer à investir dans des lieux et régions où le private banking peut se développer, comme à Waterloo, Liège, Anvers, Tournai, Bruxelles, Gand ou Courtrai, pour n’en citer que quelques-uns. L’objectif est de devenir l’investment house indépendant de référence dans notre pays.
Le constat d’ING sur ce marché est simple. « Nous détenons une part de marché dépassant les 20% auprès des entrepreneurs pour leur patrimoine professionnel. Mais, lorsqu’il s’agit de patrimoine personnel, cette part de marché est malheureusement largement inférieure », illustre Jan Van Sande. Or les intérêts privés et professionnels se chevauchent souvent pour cette clientèle, qui a besoin d’expertise pour l’accompagner. « Je suis convaincu que le potentiel est actuellement sous-exploité. »
Le patron veut donc sortir de l’ombre et entend bien profiter des deux grandes forces d’ING Belgique, dans lesquelles il « croit profondément », pour ce faire: être une banque privée universelle qui peut servir les besoins des entrepreneurs et être la principale banque privée d’investissement indépendante. Il rappelle que l’institution bancaire dispose au total de plus de 40 milliards d’euros d’actifs sous gestion.
Les services de private banking s’adresse aux clients disposant d’un capital investi d’au moins un demi-million d’euros.