Bozar offre la première rétrospective à John Baldessari. LAméricain était très lié à notre pays.
John Baldessari est mort en 2020. Du haut de ses 2,01m, il avait en quelque sorte une tête de plus que le commun des mortels. En 2011, il expliquait : « Mon travail consiste à avoir un regard oblique sur le monde. » Il regardait donc le monde de haut… et de travers.
L’exposition Paraboles, fables, et autres salades est orchestrée par trois de ses proches de longue date : David Platzker (directeur du département des estampes et dessins au MoMa, 2013-2018), Rita McBride (artiste et sculpteur, son ancienne élève à CalArts) et le Madrilène Bartomeu Marí, directeur du MACBA-Barcelone de 2008 à 2015). Pour David Platzker, c’est une exposition « sans début ni fin », qui couvre cinquante années d’inventions, de 1966 à 2017.
Exterior of Tall Building. » © John Baldessari 2003. Courtesy Estate of John Baldessari © 2025; Courtesy John
Baldessari Family Foundation; Sprüth Magers; Herbert Collection, Ghent
Baldessari est né en 1931 à National City, au sud de San Diego, à quinze kilomètres de la frontière mexicaine, d’un père autrichien italophone et d’une mère danoise. Enfant, il vit dans ce bain d’origines, avec l’anglais pour langue commune.
Au début des années 1950, il devient peintre figuratif mais joue vite des mots. Il peint des textes empruntés à d’autres, puis manie la photographie. Il associe des photos qu’il prend, des images qu’il prélève et du texte, et joue à en retrancher des éléments.
Très belge
À l’autre bout du parcours, sa série Arms & Legs (2007-2008) compose des lettres avec des membres et des pièces rapportées hétéroclites. Il se relie à l’héritage du Surréalisme belge et à son jeu singulier entre texte et image. Dans les années 1970, il est exposé à la Galerie MTL, créée par l’artiste et critique Fernand Spillemaeckers, devenu une plate-forme de l’art conceptuel. Baldessari y retrouve des figures comme Sol LeWitt, Gilberto Zorio, Daniel Buren, André Cadere, Marcel Broodthaers ou Robert Ryman.
Thirty-Six Attempts). © John Baldessari 1973. Courtesy Estate of John Baldessari © 2025; Courtesy John
Baldessari Family Foundation; Sprüth Magers; Craig Robins Collection, Miami
John Baldessari joue des collisions entre images et mots : «Je m’intéresse au moment où deux images se rejoignent. Comme lorsque deux mots se heurtent et qu’un nouveau mot, porteur d’une nouvelle signification, en ressort. »
L’un des tableaux de la série Arms and Legs fait partie de la collection du SMAK à Gand. Baldessari est aussi présent dans les collections belges : son Bluebird a été prêté par Walter Vanhaerents, d’autres œuvres par Deloitte Belgique ou la Fondation d’Annick et Anton Herbert à Gand, et enfin par Greta Meert, galeriste historique, qui l’a exposé huit fois.
John Baldessari.
Paraboles, fables, et autres salades
Fin le 01.02.26
www.bozar.be/john-baldessari
