Il ne ressemble pas à l’idée qu’on se fait d’un PDG. Lars Lyse Hansen aime les virages. Ceux des sentiers escarpés, des disques house qu’il mixe entre amis ou des parcours professionnels qu’il redessine à l’instinct. Depuis vingt ans, il est à la tête de BOLIA, marque danoise de design scandinave à la croissance discrète mais durable. Son management ? Un mélange d’intuition, de prise de risques assumée et de confiance radicale dans la créativité.
Quand on l’écoute, on comprend vite que chez lui, la ligne droite n’a jamais été une option. Et c’est peut-être ça, son secret : faire du doute un moteur, et de l’incertitude, une boussole.
Oser diriger autrement
Formé chez Dansk Supermarked puis repéré par IKEA, il prend à 29 ans la direction du magasin de Bruxelles. Il ne parle pas un mot de néerlandais, et le site est en crise. Un an plus tard, les résultats sont spectaculaires. À tel point qu’Ingvar Kamprad, fondateur d’IKEA, se déplace en personne. Mais Hansen ne se laisse pas impressionner. « Ce qui m’a porté, ce n’est pas la réussite, c’est l’idée qu’on pouvait faire autrement. »
Ce regard, il le conserve en rejoignant BOLIA en 2005 en tant que CEO. Il transforme la marque en laboratoire du design nordique : collections courtes, créateurs internationaux, sourcing durable, digitalisation très en avance. Le style scandinave est partout, mais BOLIA revendique le sien. Plus conceptuel, plus personnel, toujours émotionnel.
Entre instinct et discipline
Pour comprendre Lars Lyse Hansen, il faut sortir du cadre professionnel. Lui parle plutôt de rythme, d’équilibre, de nécessité d’espace. « J’ai besoin de projets qui me déroutent. Si tout devient trop prévisible, je pars en montagne. »
Depuis l’ascension du Kilimandjaro en 2009, l’alpinisme fait partie de sa vie. À haute altitude, il retrouve ce qu’il applique aussi dans l’entreprise : anticiper, écouter les signaux faibles, renoncer parfois. Et surtout, faire confiance. « En montagne comme en management, on progresse avec les autres. Et on chute seul. »
Le futur comme horizon, pas comme destination
Aujourd’hui, BOLIA est présente dans 30 pays, et sa croissance reste mesurée. À rebours des discours d’hyper-expansion, Hansen revendique une vision plus qualitative : « Créer des objets qui durent, dans une structure qui dure. » Pas de levées de fonds spectaculaires, peu de buzz, mais une communauté fidèle et une identité forte.
Lars Lyse Hansen continue de mixer, de lire de la philosophie, de collectionner les citations et de parler de ses enfants avec une pudeur tendre. Il ne prétend pas avoir toutes les réponses. Mais il sait poser les bonnes questions. Et c’est peut-être ce qui fait de lui un dirigeant singulier : un homme qui avance avec la même curiosité qu’à vingt ans, sans jamais perdre le sens du vertige.
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Cet article a été réalisé en étroite collaboration avec BOLIA.
