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Le Grand Musée d’Egypte est aussi un peu belge

Le Grand Musée d’Egypte a coûté la bagatelle d’un milliard de dollars! Et il est un peu belge à sa façon puisque l’entreprise de construction Besix a participé à l’érection de cet imposant bâtiment, situé à proximité des célèbres pyramides de Gizeh, au Caire, et qui a été inauguré officiellement et en grandes pompes samedi, en présence de chefs d’Etat et de gouvernement du monde entier. Le roi Philippe y était, tout comme le Premier ministre Bart De Wever. Ils ont pu assister à un spectacle lumineux conçu par le studio carolo de création visuelle Dirty Monitor. Retour sur l’implication belge de ce projet…pharaonique.

Depuis 2024, les premières galeries du musée sont déjà ouvertes au public. Les visiteurs sont accueillis par une statue de Ramsès II, ainsi que par le tout premier obélisque suspendu au monde, situé dans la cour intérieure.

© Besix

Un spectacle visuel 100% belge

L’inauguration aurait déjà dû avoir lieu il y a quelques mois, début juillet, mais les tensions entre Israël et l’Iran au printemps dernier en ont décidé autrement. Cette fois-ci, c’était la bonne. Pour l’occasion, lors de la cérémonie d’ouverture, le GEM s’est illuminé aux sons et à la lumière d’un vidéo mapping monumental d’une heure développé par Dirty Monitor. À travers un parcours visuel et musical, le show du studio belge de création visuelle a fait voyager les spectateurs depuis l’obélisque suspendu du musée jusqu’à sa façade monumentale en retraçant l’épopée de Ramsès II à Toutankhamon, et rendant hommage aux grands rois et bâtisseurs de l’Égypte antique.
Fruit de sept mois de préparation entre la Belgique et l’Égypte, le projet a mobilisé une vingtaine d’artistes et techniciens pour créer ce mapping, explique à Forbes Arnaud Meulemeester, archéologue et Business Developer chez Dirty Monitor. « Grâce à plus de 60 projecteurs, à une scénographie innovante et à une bande sonore composée sur mesure et jouée par un orchestre symphonique, le spectacle a transformé le musée en un temple de lumière, symbole d’un pont entre passé et futur. »
« Depuis mes fouilles en Crète jusqu’à mes années passées à illuminer les monuments du monde, tout me ramenait ici, aux pieds des pyramides« , confie d’ailleurs cet archéologue de formation. Cela fait depuis 2018 qu’il travaille sur ce projet, qui s’est concrétisé au printemps dernier.
© Besix
On retrouve plus de 100.000 objets au GEM. Un peu plus de la moitié sont exposés au public, dont notamment les 5.000 objets de la vaste collection du roi Toutankhamon. Commandé par le ministère égyptien du Tourisme et des Antiquités, le lieu est décrit comme le plus grand musée archéologique consacré à une seule civilisation.
Des chiffres pharaoniques

Besix a, durant onze ans, participé à la construction du bâtiment, par le biais d’une co-entreprise avec le groupe égyptien Orascom Construction. Les deux partenaires étaient responsable de l’ensemble de la construction, y compris le gros-œuvre, la finition, les systèmes ICT ou encore l’aménagement et les environnements sécurisés pour la préservation des artefacts. Ils viennent de livrer le bâtiment, qui s’étend sur 490.000 m2, à l’Egypte après ni plus ni moins que 120 millions d’heures de travail. Le projet a en effet été confronté à plusieurs contretemps liés aux tensions régionales, sans compter la pandémie de Covid-19.

© Besix
Parmi les autres chiffres un peu fous, on peut citer les 250.000 m3 de béton, les 10.000 tonnes de structure en acier, les 210.000 m2 de pierre (dont du marbre et de l’onyx). La structure architecturale, sans axes parallèles ni angles répétés, a représenté un défi technique exceptionnel, tant en phase de conception qu’au moment de l’exécution, souligne-t-on chez Besix, qui pointe en outre deux exploits. Tout d’abord, la réalisation de l’atrium autour et au-dessus de la statue de Ramsès II (11 mètres de haut), avant même l’achèvement des travaux structurels, puis le déplacement du bateau solaire de Khéops, une pièce archéologique vieille de 4.500 ans, transportée sur 8,5 km à l’aide d’un module autoporté, puis hissée à 30 mètres de hauteur avec une précision millimétrique.
Un savoir-faire reconnu au Moyen-Orient
Le projet comprend également des galeries d’expositions temporaires, un centre de conférences, une expérience immersive en 3D, une bibliothèque, des ateliers et des espaces éducatifs. Les points forts de l’ingénierie comprennent des plafonds de 25 mètres de haut, des porte-à-faux de 20 mètres et une façade à double vitrage avec des câbles verticaux précontraints, une première en Afrique, à en croire le groupe belge de construction, déjà réputé pour ses projets d’envergure au Moyen-Orient.
© Besix
Besix a notamment construit le Burj Khalifa à Dubaï, la plus haute tour du monde, et le parc d’attractions Ferrari World à Abou Dhabi, où le groupe belge finalise actuellement la construction du musée Guggenheim, qui sera inauguré dans un an environ, et celle du Musée National de Zayed, qui ouvrira le 2 décembre prochain.

Le GEM, qui a reçu l’an dernier le Prix Versailles dans la catégorie des « plus beaux musées du monde », devrait donner un coup de pouce majeur à l’industrie touristique égyptienne.

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