Les croisières de luxe ont le vent en poupe en Belgique, tout comme le secteur des croisières au sens large d’ailleurs. Les chiffres sont implacables: près de 93.000 Belges ont pris la mer (ou le fleuve) en 2024, bien au-delà des 83.000 de l’après-Covid, en 2023, et plus très loin du double des 51.000 enregistrés en 2019, avant la pandémie de coronavirus.
Multigénérationnel
La croisière séduit donc de plus en plus, et toutes les générations, selon les chiffres de l’Association internationale des compagnies de croisières (Clia).
Et le secteur du luxe n’échappe pas à cette tendance. « Nous avons en effet constaté une reprise très vigoureuse après le Covid« , confirme Hervé Gastinel, le CEO de Ponant Explorations Group. Ce groupe français appartient à la famille Pinault et s’est spécialisé dans les croisières très haut de gamme. Avec 19 navires « à taille humaine » dans sa flotte, il est le leader mondial pour les bateaux transportant au maximum 500 passagers. « L’activité a pu reprendre son rythme de croisière et la demande est, depuis lors, très soutenue de la part de clients ayant une envie très forte de reprendre le chemin du monde et de découvrir les lieux les plus insolites de la planète« , constate le patron français.
En Belgique, Ponant s’appuie sur un « nombre relativement mesuré de clients« , à savoir entre 1.500 et 2.000 par an. Parmi eux, on retrouve des retraités « actifs et sans contraintes » et des professions libérales. Si ce sont majoritairement des couples ou des amis qui prennent ensemble le large, le croisièriste français constate la venue de plus en plus de familles pour des voyages multigénérationnels.
La Méditerranée, plus que jamais
Ces clients belges visent le très haut de gamme et sont particuièrements friands de croisières d’expéditions en Arctique ou en Antarctique, détaille Hervé Gastinel. Du côté du yachting et des voyages de découverte, ils privilégient plutôt la Méditerranée, que ce soit au printemps ou en été. Leur panier moyen est de 7.000 à 8.000 euros par personne pour un voyage de 9 à 10 jours.
Chez MSC Cruises, la plus importante compagnie de croisières au Benelux, le numéro un en Europe, et le numéro 3 mondial, on ne dit pas autre chose: jamais autant de Belges ne sont partis en croisière que l’an dernier, la tendance à la hausse se poursuit en 2025 et la Méditerranée est LA destination de prédilection.
Des dizaines de milliers de Belges sont ainsi partis en voyage avec le croisiériste l’an dernier, avec une hausse de 13% du nombre de passagers par rapport à l’année record 2023.
« L’expérience de vacances maximale et les prix compétitifs sont les atouts majeurs qui poussent de plus en plus de voyageurs à opter pour cette formule de vacances« , analyse-t-on chez MSC Cruises, qui perçoit également un rajeunissement de la clientèle, avec davantage de familles (+14%) et de jeunes.
Plus de luxe
L’entreprise enregistre en outre une demande croissante de confort et de luxe. « Les voyageurs belges sont, plus que d’autres nationalités, prêts à payer davantage pour des vacances qui vont au-delà du confort standard« , interprète Frank Van den
Steen, Country Manager Benelux chez MSC Cruises. Selon lui, cette tendance explique le succès du « MSC Yacht Club« , un concept de « navire dans un navire« , dont une zone exclusive est réservée, sorte d’oasis de calme et de confort avec son propre restaurant exclusif, une terrasse ensoleillée et une piscine, et même un service de majordome 24h/24, tout en conservant l’accès à toutes les installations d’un grand navire.
Depuis 2021, le groupe MSC compte aussi la compagnie Explora Journeys, qui ne propose que des croisières de haut de gamme et qui rencontre « un très grand succès ».
Enfin, autre acteur du secteur, l’Australien Scenic Group, qui exploite les marques Scenic Cruises et Emerald Cruises. La moitié des clients belges, âgés en moyenne de 62 à 64 ans, opte pour une croisière en mer (50%), l’autre sur un fleuve ou une rivière (48%). Ce sont d’ailleurs les voyages sur le Rhin, le Main et le Danube qui ont le plus de succès (28%), loin devant l’Asie (15%), la Méditerranée (13%) et l’Arctique (11%).
