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Nicolas et Arthur Lhoist : racket men

Nicolas et Arthur Lhoist font partie de l’une des familles les plus fortunées du pays. Tous deux sont, avec leur frère Jérôme, des héritiers du groupe Lhoist, l’un des leaders mondiaux de la chaux, de la dolomie et des minéraux. 

En 2021, les frères ont décidé de réunir leurs entreprises respectives en un seul groupe, Tero, dont ils espèrent qu’il pourra devenir le leader francophone dans le domaine du padel, avec un objectif de développement de 100 à 120 terrains en Belgique, puis à l’international. Rencontre avec deux frères qui ont la fibre entrepreneuriale chevillée au corps.

Les deux frères expriment aujourd’hui avant tout de la gratitude pour les opportunités que leur a offertes leur héritage familial. Leur famille a été un « terreau tout simplement fantastique » pour eux, leur permettant d’être connectés au monde de l’entreprise dès leur plus jeune âge. Mais tous deux ont eu à cœur de tracer leur propre voie. Pour Nicolas, « c’était très clair que je n’avais pas envie de travailler dans le groupe familial. »

Les frères Lhoist ont donc refusé de n’exister que par leur nom. Le moteur qui les fait avancer au quotidien se résume en un mot: entreprendre. « On a pu développer notre propre petite histoire. On s’est développé personnellement et on a pu obtenir une reconnaissance de ce qu’on a créé ensemble avec Tero. Je pense que c’est une histoire qui résonne, qui fait sens », estime ainsi Nicolas Lhoist. 

Il ne réfute cependant pas que leur héritage familial a été une super opportunité et leur a permis de faire beaucoup de choses. « On pourrait rester tous les jours chez nous, aller à la salle de sport ou voir nos banquiers privés, profiter de la vie et partir tout le temps en vacances », concède-t-il. « Mais voilà, nous on aime travailler, on aime ce goût du travail, on a envie d’entreprendre, on a envie de faire bouger les lignes et c’est cela le message qu’on a envie de transmettre. »

Cette envie de développer, de voir grand, de travailler, si nécessaire beaucoup… Les deux frères entendent bien transmettre cet ancrage et ces valeurs à leurs enfants. « Ce n’est pas parce qu’on a pu toucher des montants relativement importants, qu’on a pu hériter, qu’il faut pour autant rester les bras croisés à rien faire. C’est ça qui nous ‘drive’ tous les deux en fait. Le volet financier n’est pas notre motivation première. Mais c’est la conséquence logique si on fait bien les choses et qu’on développe notre affaire correctement. C’est évident qu’on espère un jour qu’on s’y retrouvera d’un point de vue financier. »

©DR

« Ce n’est pas parce qu’on a pu hériter, qu’il faut pour autant rester les bras croisés à rien faire »

Leur succès ne se dément d’ailleurs pas depuis que Nicolas et Arthur se sont réunis au sein du groupe Tero en 2021. Les deux entrepreneurs sont à la tête de restaurants, de lieux de loisirs, de terrains intérieurs et extérieurs de padel et d’une société de team building. Leur objectif ? Proposer une expérience alimentaire, de loisir et de logement intégrée et ressourçante dans des lieux exceptionnels, avec un impact minime sur l’environnement.

Leur clientèle ? Un éventail varié de clients, allant de la TPE de 8 à 10 personnes aux grands groupes internationaux. On y retrouve des entreprises de divers secteurs, de grands groupes tels que McKinsey, Deloitte, et PwC, des banques, dont Belfius et CBC, ou encore Solvay ou la Banque européenne d’investissement.

Depuis 2021, les frères se font plus présents dans les médias, là où, auparavant, la famille Lhoist cultivait plutôt la discrétion. « On est quand même une génération qui parle plus d’elle, qui met un peu plus en avant encore nos initiatives par rapport à celle qui nous a précédés », reconnait Arthur. « On est très ouverts aussi à partager cela car on sait que c’est important aussi d’envoyer un signal. On aime parler de notre projet et le mettre en avant. Mais on reste aussi accessibles. On connaît tous nos collaborateurs. On est proche de nos équipes, on est proche du terrain. »

Pour Nicolas, la discrétion passée est liée à celle qu’a eue historiquement le groupe Lhoist. « On a baigné là-dedans. C’est cet ancrage familial qui a façonné notre souci de discrétion. Mais nous sommes désormais une génération qui assume plus. On doit pouvoir parler du groupe car on doit pouvoir parler de développement et donner des chiffres, se montrer transparents. »

Et les chiffres ne trompent pas! Le groupe Tero, c’est actuellement 180 équivalents temps plein, 850 événements de team building par an et un chiffre d’affaires consolidé de 30 millions d’euros, avec une ambition d’atteindre 80 millions d’euros d’ici 2030. L’entreprise réalise actuellement 90% de son chiffre d’affaires en Belgique et 10% au Luxembourg. 

« Le Grand-Duché est une opportunité fantastique »

Pour les frères Lhoist, le Grand-Duché est d’ailleurs une « opportunité fantastique » en raison de sa géographie unique, de son dynamisme, de sa stabilité politique et fiscale et de son rôle de poumon économique. Les synergies avec la Belgique sont d’ailleurs remarquables, avec des clients luxembourgeois qui viennent en Belgique pour des séminaires de teambuilding. Tero dispose de deux lieux d’événements à Luxembourg, dédiés au B2B, ainsi que d’une agence de team building et un business club, le B17. 

Le succès, tant en Belgique qu’au Luxembourg, s’explique aussi par une notion importante en affaires : le plaisir. « On en prend beaucoup dans ce qu’on fait, et je crois que c’est important », abonde Arthur Lhoist. « On a eu cette chance d’avoir eu une éducation avec chacun une passion qui nous est propre et que l’on a pu explorer : Nicolas à travers le sport et moi avec la cuisine. Et la passion est une des valeurs clés de la boîte. »

« La Wallonie a besoin d’entrepreneurs, de gens qui vont continuer à investir dans son tissu »

Cette passion d’entreprendre, les frères Lhoist entendent en faire profiter la Wallonie, dont ils se disent « amoureux ». « On aime ce terreau wallon et je pense qu’on a envie de faire bouger les lignes de ce côté-là. La Wallonie a besoin d’entrepreneurs, de gens qui vont continuer à investir dans son tissu. Et si, nous, à notre petite échelle, on peut faire bouger les lignes, c’est tout simplement fantastique ! Nous avons été scolarisés à Forrières, en province du Luxembourg, à côté de la carrière de Jemelle. Papa travaillait à la carrière. On a baigné là-dedans. On sait d’où on vient, quel est notre terreau et ça a façonné notre histoire de vie aussi », conclut Nicolas. 

Biographie

Nicolas Lhoist est le CEO du groupe Tero. Il se concentre sur le développement de l’entreprise, entretient des liens étroits avec les équipes commerciales et supervise directement les activités liées au sport et à l’événementiel sportif, y compris
le padel.

Après ses secondaires en pensionnat à Loppem, près de Bruges, il a fait ses études en sciences politiques et relations internationales à Saint-Louis et à l’UCL, avant d’obtenir une licence en management à l’Ichec et de décrocher un master en management sportif à Lausanne.

Il est rentré en Belgique pour entreprendre et a créé People First, une entreprise d’organisation de team buildings axée sur le sport qu’il a développée pendant plusieurs années. En 2016, il a racheté le groupe événementiel Knokke Out, ajoutant ainsi une expertise dans la gestion de lieux événementiels et de traiteur à son offre.

À côté de son profil d’entrepreneur, Nicolas Lhoist est aussi président du club de foot de Rochefort (D1 ACFF), qu’il espère voir bientôt évoluer dans le football professionnel.

Arthur Lhoist, quant à lui, joue un rôle plus axé sur le secteur Food and Beverage, mettant à profit sa formation culinaire. Il est également impliqué dans les questions liées à la durabilité et l’impact social et environnemental de Tero en tant que Chief Impact Officer.

Pour en arriver là, Arthur a lui aussi fait ses études secondaires en néerlandais à Loppem, puis il a obtenu un master en développement durable et en management à l’université de Saint-Andrews en Écosse. Après un passage de deux ans en Belgique, il a fait une année d’étude dans l’école de cuisine du Cordon Bleu à Londres et s’est formé en agriculture biologique.

En 2014, il a ouvert un restaurant à Bierges (qui a fermé en juin 2024) puis il a développé un projet de marché bio du côté de Rochefort, qui alimente les activités horeca du groupe. En 2017, il a ouvert un deuxième restaurant Tero à Saint-Gilles.

En 2021, les deux frères se sont finalement associés au sein du groupe Tero.

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