Les jeux vidéos ne cessent de gagner en popularité en Belgique, avec un total de 6,2 millions de personnes (soit plus d’un Belge sur deux) qui y ont joué l’an dernier. La hausse est tout de même de 200.000, si l’on compare les chiffres de la Video Games Federation Belgium (VGFB), la fédération belge des jeux vidéos, pour 2023 et ceux de 2024.
L’âge moyen du joueur était, une nouvelle fois, de 31,2 ans. D’ailleurs, un joueur belge sur trois a plus de 35 ans. Et les joueuses ne sont en reste, loin de là, puisque 46% de tous les adeptes de jeux vidéos en Belgique l’an dernier étaient des femmes. Les genres les plus populaires étaient les jeux d’aventure, de puzzle et de tir et 4,2 millions de Belges disent apprécier les jeux vidéo sur console, tandis que les appareils mobiles attirent 2,8 millions de Belges et les PC 2,4 millions.
Il y a quelques mois, la fédération belge avait déjà évoqué un secteur qui se porte très bien en Belgique, avec un chiffre d’affaires de 698 millions d’euros enregistré l’an dernier et une croissance de 12% par rapport à 2023.
Selon David Verbruggen, le directeur général de la VGFB, « les chiffres sont impressionnants et témoignent du fait que les jeux vidéo offrent une grande valeur de divertissement à des millions de consommateurs belges ».
Autre statistique qui confirme cette popularité: les cinq consoles de jeux vidéo les plus vendues en 2024 représentaient 280.428 unités au total, dont plus de la moitié sont des consoles PlayStation 5, avec 148.988 unités vendues. La Nintendo Switch (1ère version, puisque la 2 n’est sortie qu’en avril dernier) arrive en deuxième position avec près de 110.000 consoles écoulées, selon un rapport de la Fédération belge publié à l’occasion de la Gamescom.
Cette grand-messe mondiale du jeu vidéo se tient chaque année à la fin août à Cologne, en Allemagne, avec plus de 330.000 personnes qui y sont attendues et quelque 1.500 exposants, dont les grands studios internationaux.
Côté belge, une délégation de près de soixante studios, développeurs et professionnels y a fait le déplacement et est rassemblée sur deux stands, l’un pour la Wallonie et Bruxelles, l’autre pour la Flandre. Les réalités du marché belge, estimé à 80 millions d’euros et qui soutient plus de 1.300 emplois, sont en effet assez différentes selon les Régions.
Au sud, Walga, l’association officielle du jeu vidéo en Wallonie, déplore ainsi l’absence d’aide publique structurelle depuis l’avénement de l’actuel gouvernement wallon, et ce alors que l’industrie du jeu vidéo pèse davantage que celles de la musique et du cinéma combinées, et le retard accumulé sur la Flandre.
Dans le même temps, au nord du pays, le chiffre d’affaires du secteur flamand a augmenté de 20% en 2024, d’après les données de Flega, pour atteindre 70 millions d’euros. L’emploi dans le secteur a également augmenté d’un cinquième pour culminer à 674 emplois à temps plein. Le nombre d’entreprises a, enfin, progressé de 15 unités, passant de 113 à 128.
Malgré cette bonne année, la fédération sectorielle flamande appelle une nouvelle fois à la création d’un « climat fiscal favorable ». Cela alors que le mécanisme du tax shelter fédéral a été étendu au jeux vidéos depuis 2022. Selon L’Echo, ce système d’immunisation fiscale, qui permet aux sociétés d’investir une partie de leurs bénéfices imposables dans la production d’œuvres, a permis de lever près de 8,4 millions d’euros entre le 1er janvier 2024 et le 31 mars 2025, soit environ 20% du financement de l’industrie du jeu vidéo en Belgique.
