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Ce que les Belges dépensent en festivals (et ce que cela dit de nous)

Des champs boueux de Dour jusqu’aux scènes féériques de Tomorrowland en passant par les forêts de Voodoo Village : les Belges sont des festivaliers impénitents. Mais combien dépensent-ils réellement ? Et qu’est-ce que cela dit de nos loisirs et de nos habitudes de dépenses en 2025 ?

La saison estivale belge est réputée pour son temps capricieux, mais une constante demeure : les festivals. Selon une enquête représentative menée par iVOX pour le compte de Brum Smith, un Belge sur trois prévoit d’assister à un ou plusieurs festivals cet été.

426 € par personne, par été

Selon cette même enquête, ils passent environ trois jours sur un site de festival, pour un budget total de 426 € par personne. Cela signifie que cet été, des centaines de millions d’euros seront dépensés en nourriture, boissons, billets, transports et tenues de festival. À noter : les hommes, les francophones et les personnes ayant un niveau d’éducation supérieur, dépensent significativement plus que leurs homologues. Les plus gros dépensiers ? Les Wallons de 35 à 54 ans. En ce qui les concerne, le budget moyen pour les festivals atteint les 600 €.

Quels sont les principaux postes de dépense ?

Nourriture et boissons, bien sûr. En dehors des billets et éventuellement du camping, les principaux postes de dépense sont classiques : nourriture (24% du top 3), suivie de près par les boissons (24%). Le transport arrive en troisième position, bien que les festivaliers francophones dépensent aussi souvent de l’argent pour des vêtements et prennent plus fréquemment les transports en commun. Le Belge investit donc non seulement dans la musique, mais aussi dans l’expérience, avec notamment la nourriture et la mode de festival.

Le paiement en espèces reste roi (mais pas pour tout le monde)

Bien que de nombreux festivals misent sur les paiements sans espèces, l’étude révèle que cela ne convainc pas toujours les Belges. Un festivalier sur six préfère payer ou être remboursé en carte ou en espèces. Seulement 25% trouvent les systèmes sans espèces (comme les QR codes ou les bracelets) plus pratiques. Les jeunes trouvent parfois ces solutions plus simples, mais ont du mal à suivre leurs dépenses. La transparence et le contrôle restent donc des valeurs importantes. Cela n’est pas surprenant, explique le psychologue de la consommation Bart De Langhe (Vlerick) : « Les gens ont plus l’impression de garder le contrôle de leurs dépenses lorsqu’ils utilisent des espèces ou des cartes. Les portefeuilles numériques abaissent la barrière à la dépense, ce qui n’est pas toujours souhaitable. » Malgré l’émergence d’applications comme Payconiq, la majorité des Belges privilégie encore les méthodes de paiement traditionnelles, même pour partager les frais. Seuls les jeunes augmentent l’utilisation des outils numériques. Pour le remboursement des dépenses entre amis, les solutions de paiement numérique progressent également. Plus d’un Belge sur cinq (22%) a déjà utilisé une application pour régler des comptes. Chez les moins de 34 ans, Payconiq by Bancontact est le plus populaire (29%), suivi par les remboursements via l’application bancaire (27%).

Faire la file… la grande frustration

Un autre constat surprenant de l’enquête : le principal point noir des festivals n’est pas le prix ou le temps, mais l’attente. Faire la queue aux toilettes, aux stands de nourriture ou aux bars agace. Le paiement en lui-même se situe en bas de la liste des frustrations.

Qu’en était-il il y a quelques années ?

Que représente 117 € de dépenses par jour lors d’un festival ? Selon une analyse d’ING Belgium, le budget moyen pour une journée de festival en 2019 était de 90 €. En cinq ans, nous avons donc augmenté nos dépenses de près de 30%. Cela peut s’expliquer en partie par l’inflation, mais aussi par l’importance croissante des festivals vécu comme une ‘expérience totale’, avec des stands gastronomiques spéciaux et des zones VIP exclusives. L’expérience du festival devient plus que jamais un produit de luxe. Selon la fédération sectorielle Febelux, ce n’est pas un hasard : « Nous voyons que les organisateurs de festivals répondent consciemment au besoin de confort et d’expérience, ce qui augmente le montant moyen dépensé. La masse choisit toujours le low budget, mais la classe moyenne et les revenus supérieurs sont prêts à payer plus pour le confort. »

Les festivals sont une force économique

La saison estivale des festivals en Belgique représente une injection significative dans l’économie. Selon Visit Flanders, plus de 8 millions de personnes assistent chaque année à un festival de musique. En combinant cela avec la dépense moyenne de 426 €, il s’agit d’un marché de plus de 3 milliards d’euros. Un montant comparable au chiffre d’affaires annuel de l’industrie de la mode belge.

Daphne Dorgelo
Daphne Dorgelo
Daphne Dorgelo (1996) travaille chaque semaine pour Forbes, où elle rédige des articles sur le style de vie luxueux, le leadership, l'innovation, les tendances et, bien sûr, les entrepreneurs belges inspirants. Sa passion pour le journalisme et les médias s'est manifestée dès son plus jeune âge. Après avoir obtenu une licence en information aux Pays-Bas, elle s'est installée dans la ville belge du diamant il y a six ans, après avoir obtenu un master en journalisme à la KU Leuven d'Anvers. Cela fait maintenant huit ans qu'elle écrit en tant que pigiste pour divers magazines, dont quatre ans pour des magazines de style de vie belges tels que L'OFFICIEL, Fifty & Me et ELLE.

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