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La FN s’arme financièrement pour affronter un futur européen incertain

La FN, enfin le FN Browning Group de son nom complet, se porte bien, merci pour elle.  Les résultats financiers sont les 2e meilleurs jamais enregistrés dans l’histoire du groupe d’armement liégeois, le carnet de commandes est plein pour 2025 et se remplit bien pour 2026 et l’entreprise s’apprête à englober un rival français pour ce qui s’avère être la plus importante acquisition de son histoire. Autant de bonnes nouvelles encore renforcées par une augmentation de capital de 100 millions d’euros de la part de la Région wallonne, son unique actionnaire, afin d’affronter un futur européen de la défense assez incertain.

Les finances, tout d’abord, sont donc bonnes: chiffre d’affaires de 934 millions d’euros en 2024 (+3% par rapport à 2023), avec des ventes pour la seule FN Herstal en croissance de 18% (361 millions d’euros), bénéfice opérationnel (EBITDA) de 117 millions d’euros, bénéfice d’exploitation à 21 millions d’euros et dividende pour la Région wallonne de 20 millions d’euros (pour 166 millions d’euros de dividendes depuis 2014).

100 millions d’euros en plus

Autant de bons résultats qui ont sans doute encore davantage convaincu le gouvernement wallon d’investir de manière conséquente dans l’un des fleurons belges de la défense, particulièrement en cette période d’investissements dans la défense devant être revus fortement à la hausse pour satisfaire aux desiderata de l’OTAN. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si Wallonie Entreprendre, le bras financier de la Région wallonne, a annoncé la semaine dernière une augmentation de capital de 100 millions d’euros dans FN Browning Group.

« La Wallonie a une vraie ambition industrielle dans la défense », a souligné son ministre de l’Economie Pierre-Yves Jeholet, insistant sur la nécessité pour le groupe d’armement liégeois de peser dans le secteur de la défense et d’en être un leader européen et mondial.

Alors que l’Europe est en plein réarmement, les 100 millions serviront à préparer le futur, tout comme les capitaux propres de la FN, dont la trésorerie s’élève à 258 millions d’euros, et les financements bancaires. Du côté de Wallonie Entreprendre, son CEO, OIivier Vanderijst, disait espérer que l’augmentation de capital puisse avoir un effet levier sur les banques.

Ces moyens financiers doivent permettre à l’entreprise de poursuivre son développement industriel, avec d’ailleurs des carnets de commande bien remplis pour cette année et 2026. « Nous sommes capables de répondre à l’évolution de la demande et d’augmenter notre capacité de production. Après 30 ans de désinvestissement dans le secteur, il y a une véritable nécessité de réinvestir aujourd’hui et c’est une tendance que nous suivons », a commenté son CEO Julien Compère.

Des ambitions affirmées

Le groupe liégeois ne cesse de grandir et englobera bientôt son rival français Sofisport, leader mondial dans la fabrication de munitions et de leurs composants. Le chiffre d’affaires combiné atteindra alors 1,4 milliard d’euros et l’entreprise emploiera alors un total de 4.100 personnes, dont 1.600 en Belgique (à Herstal et Zutendaal).

De quoi encore plus se positionner comme un acteur de référence dans le secteur de l’armement et faire les yeux doux à de nombreux pays, européens ou non. FN Browning Group espère notamment pouvoir décrocher un appel d’offres de l’armée française pour reconstruire une filière de munitions de petits calibres. Elle fait également les yeux doux à l’Allemagne par exemple et à bien d’autres nations d’Asie, d’Amérique du Sud ou encore du Moyen-Orient. L’assouplissement à venir dans l’octroi des licences d’exportation d’armes, promis par la Wallonie d’ici la fin 2025, devrait sans nul doute aider le groupe liégeois à se positionner adéquatement sur de nouveaux marchés….

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