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Le marché de l’immobilier de luxe recule, particulièrement à Knokke

Après des années records puis une stabilisation en 2023, le marché de l’immobilier de luxe a connu une année 2024 particulière. Si les ventes de maisons à plus d’un million d’euros sont restées stables, du côté des appartements, ce fut la pire année depuis 2020. La station balnéaire de Knokke a, à elle seule, incarné une bonne partie de ce recul. A contrario, Bruxelles et le Brabant wallon sont parvenus à tirer leur épingle du jeu.

Les biens de luxe, et surtout les logements entre un et deux millions d’euros, restent très prisés, selon la dernière étude de Christie’s International Real Estate Belgium, spécialisé dans l’immobilier de prestige et d’exception, qui s’appuie sur des chiffres du SPF Economie. Il y a en effet eu 1.621 transactions de ce genre l’an dernier (-3%), soit 135 par mois. Dans 1.264 cas, il s’agissait d’une maison, un résultat identique à celui de 2023 (1.262). La vente d’appartements à un million d’euros a en revanche fortement reculé, passant de 411 à 357 transactions.

Fort recul des transactions à Knokke

A Knokke, commune belge la plus populaire en matière d’immobilier de luxe, 96 maisons et 163 appartements ont trouvé un nouveau propriétaire l’an dernier. La station balnéaire huppée représente, à elle seule, près de la moitié de tous les appartements à un million d’euros vendus en 2024. Le recul du nombre de transactions y a été de 12%.

Et ce n’est pas étonnant, selon Bart Van Delm, Managing Director Hillewaere Vastgoed et Christie’s International Real Estate Belgium. « Le public qui cible des logements à plus d’un million d’euros cherche principalement une propriété pour y résider de manière permanente, tandis que le public des appartements à un million d’euros voit plus souvent ce bien comme une résidence secondaire, donc aussi en partie comme un investissement », analyse-t-il.

Le contexte géopolitique et l’incertitude qui l’accompagne rendent les acheteurs plus réticents à acquérir ce type de bien, sans compter des conditions de crédit qui se sont durcies. « L’immobilier de prestige s’inscrit moins dans une démarche d’achat impulsif ou de coup de cœur que dans une stratégie patrimoniale à long terme », abonde Jean-Marc Delcroix, Managing Partner chez Christie’s International Real Estate Belgium.

Les appartements plus chers que les maisons

Le prix de vente médian des appartements de luxe a par ailleurs augmenté, atteignant 1.400.000 euros l’an dernier (+3%). Pour les maisons à un million d’euros, il fallait débourser 1.289.500 euros en moyenne, soit 8.000 euros de moins que l’année précédente (-1%). Les biens entre 1 et 2 millions d’euros sont restés en vente en moyenne pendant 330 jours, soit pas loin d’une année. Dès que les prix dépassent les 2 millions d’euros, ils restent en vente presque deux fois plus longtemps (600 jours).

Malgré un contexte économique instable, le marché belge de l’immobilier de luxe, notamment à Bruxelles et dans le Brabant Wallon, fait preuve d’une remarquable résilience, pointe encore Christie’s International Real Estate Belgium. Les biens d’exception, idéalement situés et de grande qualité, ainsi que les propriétés « off-market » (qui ne sont pas visibles sur les annonces de biens publiées en ligne ou dans les revues spécialisées) restent largement épargnés par cette conjoncture.

Alors que le marché de l’immobilier de luxe stagne en Flandre et dans le reste du pays pour la deuxième année consécutive, une dynamique différente s’observe en effet dans la capitale: 282 biens d’un million d’euros y ont été vendus l’an dernier, soit une augmentation de 10% par rapport à 2023.

Regain d’intérêt

Les nouvelles sont toutefois positives puisque les données collectées par Christie’s International Real Estate Belgium sur les quatre premiers mois de cette année indiquent un regain d’intérêt pour ce marché, avec une augmentation de 15% des transactions portant spécifiquement sur des appartements à un million d’euros. La tendance pour 2024-2025 confirme d’ailleurs un marché stable, mais de plus en plus sélectif. Les attentes des acquéreurs ont évolué : ils sont désormais mieux informés, plus stratégiques, et recherchent des biens présentant un bon score PEB, alliant confort, sécurité et confidentialité. Le processus de vente a également tendance à s’allonger.

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