Chaque mois, Forbes.be vous propose une sélection d’expositions à découvrir dans les musées et galeries d’art en Belgique. Pour ce mois de décembre, les artistes exposés interrogent la forme, la matière, la mémoire et le mythe. À Bruxelles, David Mileikowsky transforme ArtLab en atelier vivant avec ses œuvres en perpétuelle mutation. À TheMerode, le Brésilien Paulo Nimer Pjota fait dialoguer culture urbaine, archéologie et pop art dans une constellation d’images flottantes. À La Verrière, Claudine Monchaussé dévoile un demi-siècle de sculpture spirituelle et géométrique en écho à d’autres figures fortes. Et à Laethem-Saint-Martin, Libasse Ka signe sa première exposition muséale avec une œuvre picturale vibrante et mouvante, sous le commissariat d’Anne Teresa De Keersmaeker.
David Mileikowsky le mutant, cher ArtLab

Guidé par Ann-Veronica Janssens devenue curatrice, David Mileikowsky expose des œuvres mutantes de son cycle De profundis. « Plus qu’une série de tableaux, c’est un voyage dans les profondeurs du labyrinthe de nos esprits », souligne-t-il. Voyage, le mot est juste : son accrochage évolutif change toutes les semaines : « J’ai voulu une exposition qui soit en vie : l’œuvre ne cesse de se créer, tous les jours ». Les lieux-mêmes en portent la preuve : sur le sol en béton, des taches de couleurs jalonnent les tableaux en finition, en mutation. « L’idée m’est venue de Turner. Lors de ses vernissages, où l’on apposait traditionnellement le vernis sur la toile enfin fixée, à la dernière minute, Turner fendait la foule muni de sa palette et de ses couleurs et ajoutait, par exemple, une note de rouge dans un tableau complètement vert. » David Mileikowsky manie quatre éléments fondamentaux (pigments naturels/eaux teintées/feux de bois/air pulsé) pour pétrir ses œuvres de couleurs et de matières (fiel de bœuf, de glanz teintés, cires, papiers de cigarettes froissés), « sous le regard du dieu Feu, grand révélateur des nuances cachées », scande-t-il de sa voix aux tonalités de Paolo Conte et d’Orson Welles.
Paulo Nimer Pjota à TheMerode

Représenté par la galerie Mendes Wood DM, le Brésilien Paulo Nimer Pjota (lauréat du Solo Prize Art Brussels 2024) expose à TheMerode. Il conjugue une iconographie de la culture populaire et de l’histoire de l’art à des visions de la culture urbaine. Cela le mène à associer des archétypes contreculturels à des éléments des sociétés gréco-romaines ou précoloniales. Représentations de plantes, mots isolés, figures de dessins animés, tatouages, griffonnages, emprunts aux natures mortes flamandes et hollandaises du XVIIe siècle, artefacts précolombiens et helléniques flottent dans la toile en constellations de formes suspendues.
Claudine Monchaussé à La Verrière – Fondation Hermès

La sculptrice française de 89 ans est invitée par Joël Riff à présenter plusieurs dizaines de pièces aux formes géométriques et mystiques couvrant plus d’un demi-siècle. Sourdre, expo « solo augmenté », permet au public d’appréhender son œuvre en dialogue avec d’autres créateurs : outre les sculptures du Bruxellois Nicolas Bourthoumieux, deux grandes figures de la sculpture française, Marie Talbot (1814-1874) et Germaine Richier (1902-1959), avec une pièce emblématique et une gravure, et des idoles signées par le duo mountaincutters.
Libasse Ka au Musée Dhondt Daenens
Notes on Shape Shifting (Notes sur des changements de formes), première exposition solo en musée de l’artiste d’origine sénégalaise et bruxellois Libasse Ka, conçue par Anne Teresa De Keersmaeker, présente ses compositions rythmiques, naviguant entre peinture figurative et abstraite, qui procèdent par superpositions, empreintes et étalements, explorant la tension entre précision et hasard.
