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Les CEO des entreprises cotées gagnent de plus en plus

Alors que 2025 touche à sa fin, on apprend que 2024 fut plutôt une bonne année pour les CEO des entreprises belges cotées en bourse. Dans leur grande majorité, ils ont en effet gagné davantage l’an dernier qu’en 2023. Ce fut particulièrement le cas pour les sociétés de l’indice Bel Small.

Chaque année, le mois de décembre coïncide avec la publication de l’étude de la Vlerick Business School sur la rémunération des CEO. Les constats sont souvent les mêmes, année après année: la médiane de la rémunération totale des patrons des grandes, moyennes et petites entreprises cotées en Belgique progresse. Cette rémunération totale comprend le salaire fixe, le bonus à court terme et la rémunération à long terme.

2024 bien meilleure que 2023

Pour les sociétés du Bel 20, elle s’est établie l’an dernier à 3.092.587 euros, contre 2.810.634 euros en 2023. Celle des sociétés de l’indice Bel Mid a atteint 1.293.480 euros en 2024 (pour 1.061.653 euros un an plus tôt), tandis que les dirigeants des entreprises du Bel Small ont gagné en moyenne un total de 941.191 euros.

L’augmentation est, ici, frappante puisqu’elle est de 72% sur un an et les 545.705 euros recensés en 2023. Selon la Vlerick Business School, cela s’explique en grande partie par les changements au niveau de la composition de cet indice boursier. La base de données dispose des données de rémunération de 22 entreprises pour 2023, avec une valeur boursière médiane de 121 millions d’euros, alors que pour 2024, il s’agissait de 17 entreprises, relativement plus grandes et avec une valeur boursière médiane de 200 millions d’euros. Si l’on compare les 11 entreprises qui faisaient partie du Bell Small en 2023 et 2024, l’augmentation médiane n’est que de 9%, avec trois membres dont le CEO a perçu une rémunération inférieure.

Si l’on effectue le même exercice pour toutes les entreprises belges cotées et pour lesquelles il existe des données à la fois pour 2023 et 2024, on arrive à un total de 41 sociétés. Dans la moitié d’entre elles (49%), une augmentation de plus de 10% a été accordée et 22% ont appliqué une diminution de plus de 5%. La médiane des pourcentages d’augmentation s’élève à 9%.

La Belgique en-deçà de ses voisins

Si l’on compare cette fois les 17 entreprises belges faisant partie de l’indice européen Stoxx 600, qui regroupe les 600 sociétés europénnes cotées, aux membres des pays voisins, on constate que la Belgique est bien en-deçà. La médiane belge s’élève en effet à 3.092.587 euros, contre 4.663.320 euros pour les Pays-Bas, 4.780.021 euros pour l’Allemagne, 4.392.510 euros pour la France et 4.925.029 euros pour le Royaume-Uni.

« Nous constatons que la taille et la rentabilité ont un impact à la hausse sur la rémunération totale, mais nous observons également que, lorsque l’actionnariat est plus concentré, la rémunération diminue, tout comme lorsqu’un membre interne de l’entreprise accède au poste de CEO », résume Xavier Baeten, Professor Reward & Sustainability à la Vlerick Business School.

L’importance des critères non financiers

Pour déterminer la rémunération variable, les entreprises peuvent utiliser des critères financiers (par exemple, la rentabilité, le cours de l’action) et non financiers (comme la satisfaction des clients, la qualité, l’environnement). Sur les cinq dernières années, les experts de la Vlerick Business School notent un gain en importance des critères de performance non financiers au sein des entreprises belges : alors qu’en 2020, un seul critère non financier était généralement pris en compte pour déterminer la rémunération variable à court terme, ce chiffre est passé à deux en 2024. Pour les « incitations à long terme », généralement versées sous la forme d’actions, on est passé, au cours de la même période, de 0 à 1 critère non financier.

Les indicateurs de durabilité, aussi appelés critères ESG, sont un exemple important de ces indicateurs de performance non financiers. Dans l’ensemble, 72% des entreprises belges cotées intègrent désormais un ou plusieurs indicateurs de durabilité pour déterminer la rémunération variable à court terme, contre 49% en 2020. La Belgique reste toutefois à la traîne par rapport à l’Europe, où 28% des entreprises intègrent des indicateurs d’émissions et 48% des indicateurs liés à leurs propres travailleurs. Il convient toutefois de noter que le nombre d’entreprises européennes qui incluent des indicateurs de durabilité est en baisse. Le pourcentage d’entreprises européennes qui intègrent la diversité comme objectif dans les instances dirigeantes de l’entreprise a en effet baissé de 18 à 7%.

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