Porté par Nicolas Debray, le Belgium Startup Ecosystem veut structurer enfin l’innovation belge sous une bannière commune. Une réponse pragmatique à des années de fragmentation, et un pari ambitieux pour inscrire la Belgique sur la carte européenne des startups.
Belgium Startup Awards : plus qu’un palmarès, un point de départ
Le 5 juin 2025, les Belgium Startup Awards ont mis en lumière 18 jeunes entreprises belges à fort potentiel, parmi lesquelles Dockflow, Leexi et Simplycure. Mais cette cérémonie, saluée pour son professionnalisme et son ambition, n’était que l’avant-goût d’un projet plus large : la création du Belgium Startup Ecosystem (BSE). À travers cette initiative, Nicolas Debray entend fédérer durablement un écosystème belge encore largement cloisonné par ses frontières régionales. « Le momentum est bien là. La maturité des différents écosystèmes atteint un seuil critique. Gand brille de mille feux avec des succès tels que Henchman, Lighthouse mais aussi le dynamisme du Wintercircus. La Wallonie avec I-care, Odoo, Aerospacelab. Et Bruxelles avec entre autres Collibra et plus récemment Accountable. »
Une réponse volontaire à une fragmentation persistante
Depuis des années, la Belgique peine à parler d’une seule voix en matière d’innovation. Chaque région finance, valorise et structure ses propres initiatives sans véritable coordination nationale. Cette fragmentation nuit à la visibilité du pays sur la scène internationale et rend difficile la mise en place de stratégies communes, notamment en matière de financement, de croissance ou d’attractivité des talents. Le BSE veut rompre avec cette logique en proposant une plateforme ouverte, volontaire et non-institutionnelle pour relier les startups, les grands groupes, les investisseurs, les experts, le monde académique et les institutions publiques. « Le Belgium Startup Ecosystem se donne pour mission de promouvoir l’écosystème dans son ensemble, en réunissant toutes ses parties prenantes », résume Nicolas Debray.
Une plateforme indépendante
Contrairement à de nombreux projets pilotés par le politique, le BSE mise sur un financement mixte, majoritairement privé mais soutenu, de manière ciblée, par des acteurs publics. Les Belgium Startup Awards en sont le volet événementiel et médiatique phare, avec une organisation sur six mois, des partenaires comme ING, JCDecaux, Silversquare, et des retombées concrètes pour les finalistes : visibilité presse, accompagnement stratégique, accès à des bureaux, consulting, et même une enveloppe convertible de 100 000€. Cette structure permet de rendre le projet viable économiquement et surtout indépendant. « Ils représentent aussi une source de revenus et donc d’indépendance et de pérennité pour l’initiative qui pourra s’ancrer dans le temps », précise Nicolas Debray.
Un élan prometteur mais encore inégalement réparti
Si Bruxelles et la Wallonie ont répondu présents, la Flandre reste à rallier pleinement. Aucune autorité flamande n’a officiellement adhéré au BSE, malgré la présence remarquée de startups flamandes parmi les finalistes. Nicolas Debray en est conscient : l’adhésion des trois régions est indispensable pour éviter que l’initiative ne reste perçue comme trop unilatérale. Mais les fondations sont là : l’événement a attiré plus de 500 participants, les retombées sont concrètes, et le dialogue avec les acteurs flamands se poursuit. Reste à pérenniser cette dynamique dans un pays qui, historiquement, a toujours eu du mal à construire une politique nationale de l’innovation.
Un signal fort
En lançant le BSE, Nicolas Debray ne se contente pas de combler un vide. Il tente de poser les bases d’un modèle nouveau, hybride, et résolument tourné vers l’efficacité économique. L’ambition est de créer un outil utile, crédible et durable. Si le succès des Awards constitue un premier jalon encourageant, c’est la capacité du BSE à tenir dans la durée, à transformer les rencontres en résultats et à consolider une véritable communauté d’intérêt autour de l’innovation belge qui fera la différence. En fédérant plutôt qu’en centralisant, le BSE pourrait bien être la meilleure chance pour la Belgique de se doter enfin d’une voix unique dans l’arène internationale des startups.
