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L’essor des jeux vidéo belges

L’industrie belge du gaming fait peau neuve pour devenir un acteur mondial

Un jeu de notre pays qui a remporté six prix internationaux, dont le prestigieux prix du jeu de l’année, une plateforme de jeux flamande qui compte 30 millions de joueurs dans le monde et des entreprises étrangères qui poursuivent nos meilleurs développeurs de jeux : l’industrie belge des jeux n’a jamais été aussi forte qu’elle ne l’est aujourd’hui. David Verbruggen, responsable du secteur, et Raf Mertens, entrepreneur de jeux, nous dévoilent la recette du succès.

582 millions d’euros : c’est la valeur économique totale des jeux vidéo en Belgique en 2022, selon les derniers chiffres. Ce chiffre représente une croissance de plus de 10 % par rapport à la période précédant la pandémie de coronavirus. Pour être clair, il s’agit de la valeur de l’ensemble du matériel de jeu et des logiciels (en ligne) vendus, y compris les revenus générés par le développement des jeux. Le succès des productions belges de jeux s’inscrit dans cette tendance. Encore mieux, notre industrie du jeu devient progressivement un acteur mondial dans certains domaines.

Game of the Year

À la fin de l’année dernière, le jeu de rôle imaginatif Baldur’s Gate 3 du développeur gantois Larian Studios a reçu pas moins de six prix – dont celui du jeu de l’année – lors des Game Awards à Los Angeles : en quelque sorte, les Oscars internationaux du secteur des jeux. C’est du jamais vu dans l’histoire des jeux en Belgique. Larian Studios est depuis plusieurs années notre fierté nationale en matière de développement de jeux », témoigne David Verbruggen, représentant de l’ensemble de l’écosystème du jeu vidéo en Belgique. « Aujourd’hui, cela se traduit par des succès internationaux impressionnants – aucun autre développeur de jeux vidéo belge ne fait mieux qu’eux pour l’instant. »

Course aux talents belges dans le domaine des jeux vidéo

« L’industrie belge des jeux vidéo se livre également à une véritable guerre des talents », déclare Raf Mertens, CEO et fondateur de CrazyGames, une plateforme de jeux en ligne qui a débuté comme un projet de loisir et qui accueille aujourd’hui 30 millions de joueurs dans le monde entier chaque mois. « Les entreprises étrangères sont à la recherche de nos meilleurs talents en matière de jeux vidéo. Ils sont souvent contactés dès l’école ». C’est ce qui se passe, entre autres, au sein du programme de bachelor Digital Arts and Entertainment (DAE) de Howest à Courtrai, qui a déjà été élu meilleure Game Design & Development School trois fois en cinq ans par The Rookies, une organisation sectorielle internationale de premier plan.

"L'industrie belge des jeux vidéo se livre également à une véritable guerre des talents"
« L’industrie belge des jeux vidéo se livre également à une véritable guerre des talents », déclare Raf Mertens

Numéro un aux États-Unis en termes de jeux en ligne

Tout comme Larian Studios a su exploiter avec soin et passion un marché de niche dans l’univers des jeux, CrazyGames a également réussi à conquérir le monde international des jeux depuis notre pays grâce à son audace et à son innovation numériques. La plateforme de jeu offre aujourd’hui aux joueurs un accès à plus de 4 500 jeux – des titres simples pour la plupart, mais parfois ingénieux, qui fonctionnent directement dans le navigateur web d’un ordinateur, sans installation. Raf Mertens : « Nous avons commencé à l’époque où de nombreux navigateurs web abandonnaient Flash (NDLR : un programme informatique d’Adobe permettant de créer des animations et des applications), et où les développeurs de jeux par navigateur abandonnaient ce créneau ».

Ce choix économiquement audacieux a toutefois permis à CrazyGames de n’avoir pratiquement aucune concurrence dans le domaine des jeux par navigateur pendant des années. « C’est ce qui a été la clé de notre succès et notre moteur de croissance », déclare Raf Mertens. Son entreprise peut désormais se targuer d’être le numéro un des jeux en ligne aux États-Unis. Le nombre d’heures que les joueurs passent sur le site augmente d’au moins 50 % chaque année. Récemment, l’entreprise a levé des capitaux de croissance externes – pour la première fois de son existence. Le fonds technologique Smartfin a apporté 10 millions d’euros. Cette somme nous permettra de poursuivre notre expansion internationale dans les années à venir », a précisé Raf Mertens.

Investisseurs et écosystèmes

« Le capital de croissance et le capital-risque, ainsi que des subventions et des mesures de soutien spécifiques, restent certainement nécessaires pour stimuler le secteur belge des jeux », conclut David Verbruggen. Heureusement, il existe aujourd’hui plusieurs canaux et fonds d’investissement auxquels les investisseurs intéressés peuvent accéder. Et, bien entendu il y a aussi le tax shelter: les entreprises belges qui investissent dans un jeu vidéo belge peuvent bénéficier d’une exonération d’impôt. Un nombre croissant d’investisseurs reconnaissent aujourd’hui l’excellente qualité et le grand potentiel commercial des productions de jeux vidéo belges ».

Les initiatives flamandes telles que l’incubateur Flanders Game Hub, lancé l’année dernière, visent également à renforcer la résilience technologique et la viabilité économique de notre secteur local des jeux. Le FGH est une base où les développeurs de jeux, les entreprises, les experts, les investisseurs et les partenaires travaillent ensemble pour lancer et faire croître (plus rapidement) un plus grand nombre d’entreprises flamandes de jeux vidéo », explique-t-il.

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