Longtemps perçu comme une pratique monotone, le running s’impose aujourd’hui comme une culture mêlant sport et lifestyle. À Bruxelles, des collectifs comme Carbon et Cadence Athletics redéfinissent la course dans une dynamique communautaire et esthétique. Dans leur sillage, la boutique Handshake brouille les frontières entre performance et architecture.
Chaque mardi à 19h, place Flagey, 50 à 100 runners se retrouvent pour un footing collectif. Une routine orchestrée par Cadence, crew lancé en janvier 2023 par Max Van Santen, ex-Cowboy. « J’avais envie d’un projet alliant mes passions (art, design, sport). Le running m’est apparu comme un point de convergence, la discipline ayant pris, post-Covid, une nouvelle dimension urbaine et sociale. »
Cadence s’est vite mué en communauté soudée, qui s’est notamment déplacée au marathon de Copenhague le 11 mai dernier. Elle s’est aussi dotée d’une plateforme créative, nourrie par des collaborations pointues et des contenus soignés signés Substance, le studio de branding cofondé par Max en 2024.

Les running crews ont séduit un public qui n’aurait peut-être jamais chaussé de baskets. Cet engouement a vu émerger, au-delà des géants Nike ou Reebok, des labels pointus comme ON, District Vision ou Satisfy, diffusés dans des boutiques spécialisées à l’étranger. « J’ai été le premier à les importer en Belgique », explique Antoine Lemaître, fondateur du running crew Carbon et de Handshake, boutique inaugurée en février dernier à Bruxelles.
Le déclic ? Le marathon de Boston en 2024. « C’est une institution depuis 100 ans. Tout au long du parcours, les gens font des barbecues et encouragent les coureurs », se souvient Antoine. À l’arrivée, euphorique, il appelle sa compagne pour lui dire qu’il démissionne de son job dans le retail ! » Il lance alors le projet de boutique avec un associé belge, rencontré lors d’un community run Satisfy à la Fashion Week de Paris.
Une esthétique loin des codes fluo
« Je voulais un lieu à taille humaine, dotée d’une vraie identité architecturale », poursuit Antoine. Pour aménager l’intérieur, il s’entoure de Bim Bam Boum et de Duplex Studio. Résultat : une esthétique moderne et élégante, résolument différente des magasins de sport aux codes fluo. Handshake assume un positionnement premium, avec une sélection de marques exigeantes. Pourquoi « Handshake » ? « On voulait un nom positif, chargé de sens. Cette tape dans la main après l’effort partagé, c’est l’énergie du lieu. »
À la croisée des flux et des intentions, la rue de Namur n’est pas non plus un hasard. « Avec des spots comme Aesop, Bouche et Smets, l’artère respire le lifestyle. » Un carrefour entre Louise, Saint-Boniface et Sablon, où se croisent touristes et Bruxellois. Comme Handshake : central et ouvert, exclusif mais pas excluant.

HANDSHAKE. Rue de Namur 49, 1000 Bruxelles. Du mardi au samedi de 11 à 19h.