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« Notre territoire regorge de zèbres qui ne demandent qu’à grandir et à se développer »

WSL est la structure support dédiée au démarrage et à la croissance de toutes les start-ups wallonnes technologiques (deeptech/hightech). « Depuis plus de 20 ans, le travail de l’équipe consiste à être à l’écoute des porteurs de projets d’entreprise et de trouver de solutions originales et évolutives à concrétiser pour démarrer et grandir. L’histoire de WSL est ponctuée par le lancement de solutions, destinées à lever les freins rencontrés par les start-ups », explique Agnès Flémal, directrice de WSL.

Comment WSL peut-il aider concrètement les start-ups technologiques ?

Agnès Flémal : Il s’agit d’outils ou de services, comme MatMaX©, la matrice de maturité d’un produit innovant. Cet outil est dorénavant utilisé par nombre d’acteurs de l’innovation à l’international, y compris les PME et grandes entreprises.
L’activité couvre également la sensibilisation à l’entrepreneuriat avec Startech, incubateur étudiant des facultés d’ingénieurs et bio ingénieurs, financé par WE et l’AWEX.

Comment l’incubateur peut-il aider les start-ups et les spinoffs à s’étendre à l’étranger? Et comment peut-il attirer des investisseurs étrangers?

WSL collabore depuis ses débuts avec l’AWEX, tant pour le support de développement à l’international des start-ups que pour attirer des start-ups étrangères en Wallonie. En effet, ces sociétés développent des produits complexes dans les secteurs prioritaires de la stratégie européenne (S3) qui transformeront durablement nos modes de vie (santé, mobilité, énergie, …). Elles sont donc immédiatement globales, actives sur différents pays et continents. Le support de l’AWEX permet de gagner du temps et d’éviter des erreurs de jeunesse. Par ailleurs, la Wallonie est une terre d’accueil favorable aux jeunes start-ups technologiques étrangères qui désirent se développer sur l’Europe. L’AWEX les détecte dans son réseau mondial et WSL peut les accueillir via un « Softlanding Program «  qui leur permet d’être opérationnels en 3 mois.

Comment envisagez-vous l’impact de l’intelligence artificielle dans les futures missions de WSL ?

L’IA fait partie des domaines de prédilection de WSL. En collaboration avec CyberWall et TRAIL (Centres de recherche wallons), l’équipe supporte les start-ups de ce domaine. Il y a une compétence certaine en Wallonie sur ces sujets qui feront l’objet de développements à l’international. L’IA elle-même permettra de mieux cibler les marchés, clients et concurrents potentiels afin d’affiner au mieux les cibles de développement marché. C’est aussi un outil utile pour l’élaboration de business modèles multicritères pour la prospective régionale.

Quels conseils donneriez-vous aux jeunes techno-entrepreneurs qui souhaitent se lancer?

Bien entendu, se faire accompagner ! En fonction de la nature du projet, de son stade de maturité, plusieurs acteurs peuvent aider efficacement. Ils peuvent toujours nous contacter ou via le 1890 trouver un interlocuteur qui le guidera au mieux pour un besoin ponctuel. Lancer un projet technologique, c’est aussi devoir faire face à des contraintes particulières telles que la propriété intellectuelle, la validation d’un prototype, des marchés complexes ou émergeants, …

Comment voyez-vous l’avenir des start-ups technologiques wallonnes? Etes-vous optimiste?

Malgré un ralentissement économique général, le bilan 2023 de l’incubateur a été très positif, avec 73 start-ups encadrées qui ont réalisé un chiffre d’affaires de 35 millions d’euros, générant près de 500 emplois à temps plein. Une quarantaine de techno-entrepreneurs ont également été accompagnés de manière ponctuelle. Enfin, ce sont près de 500 étudiants qui ont participé au concours Startech, en partenariat avec 12 universités et hautes écoles.

Si l’année 2024 s’annonce aussi positive en terme de nouvelles start-ups, nous restons néanmoins prudents, voire inquiets, quant à l’évolution du secteur tech wallon. Cette inquiétude est due d’une part, à la diminution des financements d’investissement tant publics que privés pour le démarrage des entreprises. En effet, Il y a un repositionnement de ces fonds sur les phases plus matures, comme les séries A. Cela crée des risques de manques de financement dramatiques. C’est une « deuxième vallée de la mort », après celle qui suit le lancement d’un produit et la fin des aides publiques. En Wallonie comme en Europe, nous avons encore trop tendance à chasser des licornes chimériques, alors que notre territoire regorge de zèbres qui ne demandent qu’à grandir et à se développer.

D’autre part, l’évolution fiscale des droits d’auteurs entraîne en moyenne une augmentation de 20% des coûts liés au recrutement de profils informatiques. Tout comme la stratégie S3 vise à concentrer les efforts wallons dans une série de domaines clés, les acteurs de terrain devraient donc, eux aussi, avoir le courage de faire des choix et d’unir leurs forces partout où cela peut avoir un effet de levier.

Entrée des bureaux

Cet article a été écrit en étroite collaboration avec AWEX.

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